Toujours à même de combattre ce qui menace les USA, de l’intérieur comme de l’extérieur, Jack Ryan réussi haut la main cette dernière mission dans son ultime saison.
Maintenant directeur-adjoint de la CIA, Jack Ryan est cependant contraint de se salir les mains face à une entente inédite des cartels et l’ombre d’une corruption en haut lieu, à la fois à la CIA et au gouvernement américain. Un pitch somme toute classique, sorte de best-off des précédentes saisons (notre critique de la troisième), mais qui permet à la série de Amazon Prime Video de se démarquer, pour un résultat très plaisant et pertinent.
Toujours showrunnée par Vaun Wilmott, sous étroite collaboration avec John Krasinski, également producteur exécutif en plus de tenir le rôle-titre, la quatrième saison de Jack Ryan termine ainsi sur les chapeaux de roues l’aventure télévisuelle de l’agent créé par Tom Clancy. L’intrigue, simple, est servie par une mise en scène propre, carrée, pour six derniers épisodes qui ne souffrent d’aucune faute de rythme, pour une conclusion haletante, laquelle promet évidemment de plus amples développements parce que money is money, surtout chez Amazon.
La somme de toutes les peurs
Forcément, dans le monde de l’espionnage, les histoires tendent à se répéter, à se ressembler. Ici, le propos narratif de Jack Ryan ne fait pas exception à la règle, mais vient plutôt s’appuyer sur les forces de ces stéréotypes pour nous offrir quelque chose de convenu, certes, mais de réconfortant. On navigue en eaux connues et le show excelle à nous donner le vertige d’une conspiration globale. En axant ces nouveaux épisodes à la fois sur le plan diabolique de plusieurs instances criminelles qui parviennent à s’entendre pour déstabiliser la grande Amérique et en même temps en développant un complot politique pertinent, le show fait mouche et le fait bien.
Pas de chichis, cette saison 4 quasiment écrite par Aaron Rabin, nous plonge directement dans l’action, une sorte de Mission Impossible internationale et contre la montre, sauf qu’à la différence d’un Tom Cruise toujours rogue, Jack Ryan a ici l’appui de ses supérieurs, ou du moins de sous fifres tout aussi importants. Avec la perspective d’un complot international, le show nous emporte donc de la Birmanie au Mexique en passant par le Nigéria, pour une intrigue éclatée mais qui fait diablement sens, même si certains retournements de situations semblent un peu prévisibles (coucou les dirigeants du complot).
Pourtant la tambouille avait tout pour paraitre excessive. Les cartels, la triade, les black-ops, les assassins, les milices et même les politiques corrompus, voilà un tableau de chasse qui en aurait découragé plus d’un ! Tous ? Non. Pas notre Jack Ryan, personnification du soldat américain à son paroxysme qui termine son voyage en mettant sévèrement à l’amende les héros patriotiques du genre Dwayne Johnson. Le mec fonce dans le tas et forme avec ses copains aussi abusés que lui une troupe d’élite à faire frémir les Expendables.
Puisqu’on parle des bonhommes, force est de constater que John Krasinski continue d’incarner peut-être bien LA vesion ultime du personnage de Jack Ryan, tandis que les géniaux Michael Kelly (partout dès qu’il s’agit d’incarner un homme de l’ombre de gouvernement américain) et Wendell Pierce font un boulot très convaincant. Mais cette dernière saison marque surtout l’arrivée au casting de Michael Peña en Ding Chavez, un agent infiltré qui viendra filer un coup de main plus que bienvenu à Jack, protagoniste clé de la série puisqu’il aura bientôt droit à son propre spin-off.
Filmée efficacement, sans grandiloquence factice ni CGI crasse, bénéficiant d’une écriture posée, certes stéréotypée mais efficace, cette dernière saison de Jack Ryan sonne plus comme des aurevoirs que comme de véritables adieux, mais le bougre aura bien mérité de la patrie après de tels bons et loyaux services. So long Jack.
La saison 4 de Jack Ryan est disponible sur Prime Video.
Avis
Pour sa dernière mission, Jack Ryan s'offre peut-être sa meilleure aventure, pétrie de stéréotypes, mais totalement en adéquation avec son propos de thriller géo-politique. Un bon cru.