Après une saison 4 particulièrement jouissive, Gotham se devait de mettre le paquet pour clôturer son épopée héroïque et le season premiere de la saison 5 laisse apparaître une ultime métamorphose.
Alliés face aux hommes du Joker dans la dernière saison, les acteurs de Gotham sont maintenant divisés, régnant chacun sur des quartiers d’une ville isolée et laissée à l’abandon. Un tour d’horizon nous permet de resituer tous les joueurs, leurs associés et leurs adversaires, pour nous perdre allègrement dans les dédales labyrinthiques d’une ville du crime totalement déstructurée.
De retour au premier plan, Gordon tente de maintenir Gotham à flot, offrant au spectateur un guide juste et loyal, lequel se décide enfin à porter l’imperméable qu’on lui connaît. On attend encore la moustache, mais elle ne saurait tarder puisque les prémices du Chevalier Noir apparaissent ici et là, promettant un Dark Knight Rises imminent.
Gotham No Man’s Land !
Lorsque la ville éclate et se trouve coupée de l’extérieur, on devine que les scénaristes vont s’inspirer du célèbre No Man’s Land mais en prenant la trame narrative du comics à l’envers. Plutôt que de revenir à Gotham, la série en ferait l’enfant traumatisé, le gardien silencieux né des ruines d’une cité criminelle. Une similarité que l’on retrouve également avec le comics An Zéro du run de Snyder où la ville, laissée pour compte aux mains de Nigma, revient à un système féodal. Une perspective alléchante qui permettrait à la série de la Fox de puiser dans les deux arcs pour nous proposer une introduction des Strong Men (et de Bane) tandis que Nigma trouverait véritablement sa place en tirant parti de ces clivages assassins.
On note également que le show améliore ses effets visuels, qui sentent moins le CGI à tire-d’aile. On obtient un produit racé, efficace qui, s’il reste pauvre avec des décors usés jusqu’au batarang, s’affirme et finit de se complaire dans les tons contrastés et désaturés. Sans bien, le mal triomphe, le gris est victorieux et vient ajouter un filtre brumeux à l’ensemble des séquences violentes, lesquelles s’empilent comme certains personnages importants, intelligemment sacrifiés. On sent que la fin est proche et cette conclusion nous appâte avidement !
Sans être une révolution, le retour de Gotham nous apporte satisfaction en tentant de nouvelles directions et en s’appuyant sur un comics iconique pour enfin faire du jeune Bruce Wayne le Batman qu’on connaît.