À la rédaction, on aime bien le Studio Bagel. Est-ce qu’on irait immédiatement dans une salle obscure si les bougres tentaient une transposition de leurs sketchs en un long-métrage ? Gangsterdam nous en offre à son insu un aperçu, signé à la surprise générale par Romain Lévy, auteur du génial Radiostars. Au vu du film, on peut dire que les meilleures idées sont parfois les plus courtes.
Un mi-chemin qui embrouille. Gangsterdam est parsemé d’idées sympathiques, voire intéressantes. Pourtant, à cheval entre le potache lourdingue et un suspens caricatural, le film ne trouve aucune identité qui lui soit propre. De nombreux procédés sont utilisés avec un tel excès (voix-off et ralentis en tête) qu’on peine à en déceler l’intérêt réel. Sur un enchaînement de vannes outrancières, l’ennui –malheureusement – s’installe.
Une provocation vaine. Dans sa volonté de faire ressurgir l’impertinence de Will Ferrell au coeur de la France, Romain Lévy imagine un récit qui portrait atteinte à la bien-pensance et célébrerait l’enfance bête. Sauf qu’ici, rien ne se dessine derrière l’amusement, pas un propos qui ne donne une quelconque épaisseur à pareille entreprise. On en ressort alors plutôt embarrassé qu’exalté. Pour Lévy, on imagine que la réception du public sera décisive.