Le réalisateur polonais Maciej Bochniak réunit rap et trafic de drogue au sein d’une fiction à la cadence élevée : Freestyle. Un film produit par Netflix diffusé sur la plateforme depuis ce mercredi 13 septembre.
Freestyle suit les premiers pas dans le monde du rap de Diego, interprété par Maciej Musialowski, jeune acteur prometteur polonais gratifié par le prix du meilleur acteur au Festival du film polonais pour son interprétation dans Le Goût de la haine de Jan Komasa.
Une descente aux enfers
Le film se construit à la manière d’un freestyle, en totale improvisation. Le rythme ne tarit jamais, les situations s’enchaînent, les plans se succèdent dans une ébullition permanente. Rien n’arrêtera la longue chute du protagoniste, Diego (Maciej Musialowski), qui multiplie les coups foireux. Arrivera-t-il à contrer l’adversité ?
A la suite d’une cure de désintoxication, Diego tente de produire son premier album en collaboration avec son ami Farine (Michal Sikorski). Mais rien ne se passe comme prévu, les dettes augmentent, l’argent manque et Diego ne voit plus qu’une solution pour mettre enfin derrière lui ses soucis : dealer une dernière fois.
L’ambiance générale de Freestyle est propre aux films de drogues. Le récit s’engouffre dans un univers violent où les règles classiques ne s’appliquent pas. Diego fait face à des hommes n’ayant aucune limite, et dont la folie destructrice rend imprévisibles. La tension s’installe et s’accroît tout du long, la narration s’emballe et multiple les coups du sort. Jusqu’où chacun des protagonistes sera-t-il prêt pour satisfaire sa soif de vengeance et d’argent ? Jusqu’où Diego se laissera-t-il emporter ?
Rap et image ne font plus qu’un
C’est sur fond de rap que se construit le film et Maciej Bochniak semble avoir trouvé son flow. Il confère à son film le style qui lui convient, jouant sur la rapidité pour créer son tempo. Ce ne sont pas des mots qu’il scande mais des images et les plans se relaient si rapidement qu’ils font écho à ses phrases débitées sans pause. Au rythme endiablé du montage se joint la caméra qui ne cesse de se déplacer – travellings latéraux, compensés, circulaires – comme si elle prenait part au vertige de la situation de Diego.
La musique est elle aussi continuellement présente, parfois à l’écran, parfois en fond sonore. Elle ponctue les scènes de la même manière que ces plans aériens d’une voiture, qui reviennent irrémédiablement. Maciej Bochniak les utilise comme une sorte de refrain, un moyen d’ancrer le spectateur dans l’œuvre, de le rassurer en lui disant : “mais oui, tu sais comment cela va se passer”. Pourtant, il arrive jusqu’au bout à nous tenir en haleine, et cette unique journée semble impossible à stopper.
Freestyle nous entraine dans les bas-fonds de la Pologne, au milieu d’une jeunesse qui peine à se trouver. Un film sur le rap à l’esthétique en freestyle !
Freestyle est disponible depuis le 13 septembre sur Netflix.
Avis
Maciej Bochniak livre un film polonais à l'esthétique empreinte du rap. Freestyle est une plongée chaotique dans le monde de la drogue et de la musique sur le temps d'une journée où tout semble possible. Une descente progressive aux enfers entrainant un personnage qui a tout fait pour s'en sortir.