Autant la première mi-saison de Fear The Walking Dead était excellent, autant la deuxième partie de la saison 5 s’est montrée complètement mal fichue.
Les survivants sont confrontés aux groupes de Logan et des « visionnaires »… Alors que le spin-off brillait en empruntant une ligne plus humaniste que sa grande sœur, Fear The Walking Dead vient de se parjurer, de mettre à mal toute la mythologie de la série avec une seconde mi-saison 5 hors de propos et très pauvrement écrite.
Pourtant le retour de la série sonnait comme un contre exemple de The Walking Dead, histoire d’appuyer où ça fait mal avec une série efficace et pertinente. Notamment en réutilisant des personnages du show original de AMC et qui trouvaient ici un regain narratif incroyable. Après Morgan (Lennie James) qui devient définitivement le nouveau lead, l’arrivée de Dwight (Austin Amelio) offre à ce personnage complexe une seconde vie qui lui rend enfin justice après avoir été salement perverti sous les ordres de Negan. Une plus-value non négligeable mais qui ne suffit pas à redorrer le blason de Fear The Walking Dead.
Western apocalyptique
Malgré des développements pertinents et des héros bien senti, la série souffre d’un non sens narratif atterrant. Pourtant ça partait bien alors que le show se transformait petit à petit en western post-apocalyptique. Paysages poussiéreux et séquences dans des parcs de cowboys, tout est là pour ancrer l’action dans des duels psychologiques intéressants, où les colts ont plus d’effets que de longs discours. Nomades, les personnages déambulent, altruistes, et cherchent à aider leur prochain, faisant fi des menaces extérieurs, jusqu’à ce qu’ils finissent par se ramollir, jusqu’à se parjurer et trahir tout ce qui faisait leur force de survivalistes.
Lors de son dernier tiers, Fear The Walking Dead est finalement devenu une parodie du show qu’il était alors que l’intrigue se rabougrit pour faire de ses protagonistes des survivants apeurés devant quelques zombies. Un rebondissement narratif forcé pour coincer l’histoire maladroitement, lui donner une direction éclatée mais qui vient perturber la psyché d’individus particulièrement résistant. Une absurdité accentuée par une caméra qui devient méta avec des séquences entières en found footage, plutôt gerbantes et pas vraiment mélioratives. Le sujet de la transcription du parcours survivaliste donnait une valeur intrigante à l’ensemble, vient finalement faciliter une faiblesse du récit en faisant de ces images filmées à l’épaule de longs passages dont on se serait bien passé.
Fear The Walking Dead s’était émancipé mais cette cinquième saison tend à retrouver la lenteur narrative de la série mère. Dommage, ça partait bien.