Dix ans après le réjouissant premier opus, Ernest et Célestine reviennent dans une nouvelle aventure, pour un Voyage en Charabie ! Une suite de bonne tenue, avec un soin graphique toujours aussi rafraîchissant !
Nous sommes en 2012, et le César du meilleur film d’animation est attribué à Ernest et Célestine, adaptation de la série de livres de Gabrielle Vincent. Le résultat était de toute beauté, avec son style graphique transpirant le fait-main et ses décors évanescents du plus bel effet (en plus d’un autre preuve des animateurs de talent en France)
Mais la plus belle réussite tenait dans la caractérisation de son duo principale, avec une Pauline Brunner et un Lambert Wilson des plus impliqués au doublage. Une rencontre improbable entre une souris et un ours, ayant conduit à un touchant récit d’amitié autant que la preuve que le cinéma français était toujours capable d’offrir de vraies propositions dans le secteur de l’animation 2D !
![Critique Ernest et Célestine : Le Voyage en Charabie réjouissant](https://linfotoutcourt.com/wp-content/uploads/2022/12/charabie-02.jpg)
Avec ce Voyage en Charabie, les réalisateurs Julien Chheng et Jean-Christophe Robert nous invitent loin des décors du précédent, dans le pays natal d’Ernest. Ce dernier a en effet besoin de réparer son violon Stradivarius, et seul une connaissance vivant en Charabie est capable. Arrivés sur place, notre duo découvre une société proche du totalitarisme, où la moindre mélodie est punie. C’est dans ces conditions plutôt loufoques qu’Ernest va également faire face à ses parents, dont son paternel faisant office de Juge.
La belle Charabie
La première chose qui frappe dans ce nouvel opus, est le soin graphique proposé ! L’aspect artisanal global du premier opus est toujours présent, dans une animation 2D resplendissante. Exit les rues évanescentes de Paris, pour laisser place à un patchwork d’influences d’Europe de l’Est. La Charabie parvient à charmer en s’imaginant quelque part entre la Turquie et le Pakistan, tout en incorporant des éléments plus fantaisistes pour un dépaysement total.
![Critique Ernest et Célestine : Le Voyage en Charabie réjouissant](https://linfotoutcourt.com/wp-content/uploads/2022/12/charabie-04.jpg)
Un aspect cosmopolite et chaleureux, contrastant efficacement avec le contexte totalitaire dépeint. Et si la discrimination ou bien la précarité étaient au centre du précédent volet, la dimension contestataire d’Ernest et Célestine – Le Voyage en Charabie voit son propos universel amoindri par la bonne ambiance globale.
Bonhomie ambiante d’Ernest et Célestine
Un humour bon enfant et tout public qui fait plaisir (notamment dans quelques séquences burlesques impliquent les autorités locales), mais qui laisse finalement peu de place à l’émotion pure. Le constat le plus dommageable tient d’ailleurs dans la relation survolée entre nos deux protagonistes, pour au final centrer la problématique centrale sur Ernest et sa famille.
![Critique Ernest et Célestine : Le Voyage en Charabie réjouissant](https://linfotoutcourt.com/wp-content/uploads/2022/12/charabie-03.jpg)
De ce point de vue, la caractérisation des parents ainsi que le discours émancipatoire et individualiste qui en découle ne surprendra personne. Et s’il a le mérite d’être traité, on aurait aimé un traitement moins précipité (notamment dans sa conclusion expédiée). Quelques défauts qui ne nuisent pas à l’ensemble de ce Ernest et Célestine 2 : un film d’animation pour petits et grands, empli de douceur et réalisé avec soin !
Ernest et Célestine – Le Voyage en Charabie est sorti au cinéma le 14 décembre 2022
avis
Ernest et Célestine reviennent dans un Voyage en Charabie des plus charmants, des plus doux et des plus beaux visuellement. Si l'on perd en authenticité, en profondeur et en émotion, pas de quoi bouder le plaisir devant un joli film d'animation made in France !