Enragé met en scène Russell Crowe en automobiliste qui a pété les plombs dans un thriller aussi lourd que son personnage. Attention, navet en approche.
Enragé donne le ton dès ses premières minutes. Après l’introduction d’un Russell Crowe en sac de viande vener, le film de Derrick Borte s’ouvre sur un générique tapageur misant sur l’insécurité que ne renierait pas nos pires chaînes d’informations en continu. Sur des cordes zimmeriennes, le ton est alors donné ; Enragé sera aussi lourd que péniblement supportable tant le film se prend au sérieux malgré son scénario abracadabrantesque.
Course pour fuite
Et ce n’est certainement pas Caren Pistorius, une sous Daisy Ridley aussi inexpressive que son personnage insupportable (et déjà vu) de mère courage au bout du rouleau qui pourra faire quelque chose face au bœuf élevé aux stéroïdes que campe un Russell Crowe en bête désincarnée. Jamais le personnage ne semble terrifiant tant il n’incarne rien d’autre qu’un antagoniste dont les motivations restent aussi floues que ses expressions faciales, ici réduites à de simples sourcils froncés comme seule incarnation du personnage.
Enragé s’embourbe alors dans une fausse course poursuite aussi invraisemblable que grossière dont les facilités de scénario réduisent ses protagonistes à de doux bêtas aux agissements aussi ridicules qu’inutiles. La tension n’est ainsi jamais palpable tant sa mise en scène télévisuelle réduit le film à de fades scènes de carambolages accompagnées d’une violence tapageuse. Violence qui ne semble ici présentée que comme un argument commercial permettant au film un autre coup de projecteur que son acteur principal oscarisé et le sauvant du simple DTV à trouver éparpillé en DVD sur les étalages d’une boutique de destockage.
Thriller opportuniste misant sur la violence comme seule originalité, Enragé finit sa course dans le fossé avec une fin aussi expédiée que navrante, habillée d’un tube pop pour couronner ce qui sera assurément comme l’un des trajets les plus pénibles à vivre cet été.
Enragé est sorti le 19 août 2020.
Critique écrite par Kantain.