Crush, le nouveau film de Luis Prieto met en scène Lilly Krug, Cameron Monaghan et John Malkovich. La première torture le deuxième dans le but de lui soutirer sa fortune et, comme à son habitude, le troisième se trouve au mauvais endroit au mauvais moment ! Distribué en France par Dark Star Presse, Crush se trouve à mi-chemin entre comédie et action et garantit un bon moment malgré quelques couacs.
Chris, qui vient de vendre son application de sécurité pour plusieurs millions de dollars, cherche l’âme sœur après son divorce. Il rencontre Sky, jeune femme trop belle pour être vraie, qui finit par le séquestrer pour lui arracher son pactole. Crush repose donc sur un scénario simple et efficace qui promet à la fois du suspens et de l’action.
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L’intrigue s’avère quelque peu prévisible mais bien menée, on apprécie d’ailleurs que Sky aille droit au but au moment charnière de l’œuvre, quand Chris comprend l’arnaque dont il est victime. Le film avance vite, esquive les dialogues moralisateurs interminables et inutiles et se concentre sur l’essentiel. Seul le personnage du beau-père paraît un peu décalé et ne colle pas vraiment avec le reste mais ses interventions n’altèrent en rien le rythme effréné de l’ensemble.
Barbie « Kill Bill »
Crush présente deux atouts principaux : un bon rythme et un casting impeccable. Il semble d’ailleurs évident que les six semaines passées par Lilly Krug à s’entraîner au maniement des armes ont porté leurs fruits. L’actrice maîtrise effectivement ses chorégraphies de combat mais perd peut-être légèrement en crédibilité en raison de son apparence trop « bombasse ».
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Difficile de croire qu’en réalité, Cameron Monaghan ou John Malkovich puissent se faire ainsi terrasser par une telle brindille surmaquillée en jupe très courte (pas vraiment pratique pour se battre). En cela, le film s’approche dangereusement d’une mauvaise copie de Kill Bill mais le jeu de l’actrice compense ces petites imperfections. John Malkovich, fidèle à lui-même, interprète un pervers loufoque complètement décalé et génial. Quant à Cameron Monaghan, il se révèle très juste dans la rôle du jeune milliardaire paumé et maladroit.
Quelques fausses notes qui « Crush » l’ensemble
En dehors de l’aspect vraiment très « Barbie » de Sky, quelques détails décrédibilisent progressivement l’ensemble. Le personnage du beau-père, arrivant sur le tard, déstabilise notamment l’équilibre du film. Alors que les intentions de Sky sont très claires, elle veut simplement profiter de la fortune de Chris, sans rien revendiquer de plus, ce personnage exubérant débarque au milieu du film avec un couplet social qui tombe totalement à plat. Un discours qui, par la suite, n’est plus jamais mentionné par aucun personnage.
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Parmi les détails qui coûtent cher à l’ensemble, une scène en particulier souffre d’un incroyable faux raccord. Alors que Sky menace clairement sa victime pendant de longues minutes et que la tension monte… L’immense horloge digitale derrière Chris affiche tantôt 22h29, tantôt 22h28. Une erreur tellement énorme qu’on finit par se demander s’il s’agit d’un gag prévu tant elle demeure absolument impossible à ignorer.
Crush reste un bon divertissement : le scénario se révèle très efficace, rythmé par quelques répliques amusantes et retournements de situations bien amenés. Les acteurs se montrent tous très justes et prennent clairement plaisir à jouer. En revanche, l’allure très princesse de Sky et des incohérences dans certaines scènes ternissent un peu l’ensemble. Un film qui se regarde donc avec plaisir mais n’a pas l’épaisseur de Kill Bill ou Misery.
Crush sera disponible en VOD le 24 mars prochain.
Avis
Crush se base sur une intrigue efficace qui se suit avec plaisir malgré quelques lourdeurs. Un bon rythme, un casting impeccable rattrapent les quelques fautes de goût du film, qui n'arrive toutefois pas au niveau de Misery ou Kill Bill.