Toujours difficile d’accoucher d’un deuxième album lorsque le premier a été porté aux nues. C’est pourtant le cap que devait franchir London Grammar avec Truth Is Beautiful Thing et Lorde avec Melodrama, second essai réussi pour l’un, plus mitigé pour l’autre.
Combat de voix. Puissance des graves pour Ella Marija Lani Yelich-O’Connor (aka Lorde), suavité et magnétisme pour Hannah Reid (à la tête du trio londonien), les deux chanteuses possèdent une signature vocale reconnaissable entre mille. A tel point que London Grammar ne se prive pas pour sur-exploiter son atout majeur, la voix d’Hannah donc, au détriment des émotions et des parties instrumentales, réduites le plus souvent à un minimalisme timoré et sans saveurs (exception faite de Big Picture, plutôt réussi).
Combat d’émotions. Le Melodrama de Lorde est plus ambitieux, plus dense, naviguant entre mélodies catchy (Green Light, Homemade Dynamite) et balades plus personnelles (Liability). Si l’album reste dans la lignée de son premier EP Pure Heroine, Lorde a le mérité d’évoluer pas à pas avec des titres plus dansants, alors que ses confrères londoniens, encore trop timides, restent dans leur zone de confort et ne convainquent pas.