En seulement 4 épisodes (notre critique du pilote), Collateral, la mini-série de BBC Two, vient de prouver que sous le soleil gris de l’Angleterre, les institutions en prennent pour leur grade !
Constat affligeant. Sous couvert d’un meurtre xénophobe, Collateral s’attaque directement aux piliers culturels de la société britannique. La police, l’Église, le gouvernement, l’armée ou la politique de l’immigration, tout est résumé par la mère d’un des personnages principaux : « si on quitte une institution sans amertume, c’est qu’on a pris le dessus. Si on est encore aigri, c’est l’institution qui l’emporte ». Ici, nos protagonistes terminent tous aigris, en témoigne la moue perpétuelle de Carey Mulligan, et naviguent dans les méandres d’un système pourri jusqu’à l’os, où personne ne gagne, mêmes pas les flics et encore moins les victimes. Tout le monde fait les frais d’une société en déclin, bardée de préjugés et tristement d’actualité.
Réalisation analytique. Pour servir son propos dénonciateur, Collateral le fait grâce à une réalisation simple mais efficace. Les acteurs sont bien dirigés et filmés avec des plans fixes, au cadre flouté, pour renforcer cette ambiance grise, sans vie où évoluent des personnages types qui marchent pourtant hors des clichés du genre. Une prouesse qui montre simplement la tristesse d’un monde qui reste à jamais égoïste.