Puisque notre premier regard sur Cinquante Nuances de Grey était porté par un homme étranger au bouquin, il fallait bien qu’on laisse la parole à une experte du roman, histoire de donner une seconde chance au film. Verdict ?
Soulagement pour les aficionados de la saga d’E.L James. Sans signer un chef-d’œuvre, Sam Taylor-Johnson livre une adaptation fidèle du premier tome des aventures amoureuses de Christian et Ana. En préférant l’atmosphère de la romcom pour adultes au sexe tapageur du roman, la réalisatrice restitue à l’écran tout le décalage, voire le paradoxe, naïf et forcément humoristique, de la relation entre l’oie blanche et la bête sexuelle.
Car Dakota Johnson a beau avoir la main lourde dans son jeu, son Ana est convaincante dans sa banalité pétrie d’émotions contradictoires. Une sensibilité à laquelle répond un Jamie Dornan charmant, mais hélas bien trop doucereux pour correspondre au Christian Grey orageux et impressionnant dépeint dans le livre. Et c’est là le point faible du film.
Malgré les cadrages ultra serrés, le tandem peine à retranscrire cette hésitation invisible, exacerbée par les hormones. Hésitation dont seule la scène sexuelle de fin, point d’orgue sensuel de ce premier volet, parviendra à briser en éclats… Pour ne laisser que de la sueur, des larmes, deux prénoms et l’attente. Jusqu’au deuxième volet.
Critique écrite par Laetitia Pinon