ADN suit Maïwenn devant et derrière la caméra dans une quête identitaire trop nombriliste pour son propre bien.
ADN suit ainsi la crise identitaire de Neige, qui après le décès de son grand-père tente d’explorer ses origines algériennes. Cinquième long-métrage de Maïwenn, qui a fait du mélange entre autofiction et récit un style à part entière annoncé dès son douloureux mais fort Pardonnez-moi, ensuite porté aux nues avec Polisse. ADN (présenté au festival de Cannes 2020) revient donc, après Mon Roi, aux racines du cinéma de son auteure, qui s’égare cependant ici dans un film beaucoup trop autocentré pour son propre bien.
Regardez-moi
Maïwenn répète ici son cinéma dans des redites qui tentent tant bien que mal de faire exister un énième milieu familial toxique porté par une distribution impériale ici volontairement laissée de côté. Si Maïwenn a ainsi fait de la direction d’acteurs un véritable point fort de sa filmographie, elle ne laisse ici à son casting que trop peu pour exister, donnant seulement un peu de chair au numéro d’une toujours impériale Fanny Ardant et d’un étonnamment hilarant Louis Garrel.
Parce que le film regarde irrémédiablement son actrice et réalisatrice de trop près, il lui doit ainsi son goût aussi sincère qu’inabouti, à l’instar de sujets comme la réconciliation fraternelle et celui d’un deuil douloureux, ADN fait ici le choix de questionner. Le film délaisse ainsi rapidement nombre de pistes pour un récit qui filme au premier plan une quête qui ne suffit malheureusement pas à remplir un long-métrage.
Si ADN rejoint ainsi les précédents longs-métrages de la réalisatrice dans leur sincérité à fleur de peau comme des miroirs de la personnalité de leur auteure, le cinquième long-métrage de Maïwenn se fait cependant plus maladroit et plus fragile, comme écrasé par tous ces grands thèmes qu’elle se trouve ici contrainte à minimiser dans un déballage fait de redites et d’auto mise en scène qui font d’ADN une autofiction maladroite.
De cette quête d’origine et du poids d’un héritage familial douloureux pour un récit d’acceptation et d’émancipation il n’en reste ainsi rien qu’un petit essai trop autocentré qui délaisse l’universel de ses sujets pour un modeste nombrilisme aussi sincère qu’inabouti.