La renaissance du cinéma italien (quasi anéanti pendant les années Berlusconi) se révèle chaque année un peu plus à Cannes à travers les nombreuses œuvres qui proviennent du pays des pâtes et de la moins digeste… Mafia ou plus justement de la Cosa Nostra.
C’est à propos de cette dernière que Marco Bellocchio met en scène son Parrain – attention, la comparaison s’arrête là – en révélant dans Le Traître l’histoire vraie d’un mafieux repenti qui a dénoncé au célèbre juge Falcone des centaines de membres du groupe.
Procès sur procès, sur procès… ZzzzZz…
Fort de sa durée de 2h25, Le Traître ne s’avère pas des plus vigoureux en terme de rythme. Le cinéaste peine à conter son récit, s’enfermant dans des séances de procès interminables. Malgré certaines bonnes idées narratives, le film s’enlise au bout d’une heure et ne parvient plus à faire renaître l’intérêt pour l’histoire. Pourtant les différents retournements de cette dernière ont largement de quoi faire un bon film… Mais quand la narration s’effondre, tout va mal.
Académisme.
En plus de peiner dans le récit, la mise en scène et le montage ne sauvent rien. La réalisation est particulièrement académique – de temps à autres il y a un sursaut d’inspiration, mais généralement non – ce qui est surprenant de la part du cinéaste qui a réalisé le très bon Vincere. Qui plus est, les quelques similitudes avec le Parrain rendent le visionnage encore plus compliqué à cause du gouffre entre les deux. Alors, on sait qu’il est injuste de juger Le Traître par rapport à l’un des plus grands chefs d’œuvres du cinéma… Néanmoins, on ne peut cacher notre déception quant-au traitement d’un sujet qui aurait pu/dû être passionnant.