À Cannes, on découvre des longs-métrages très différents dans une même compétition. C’est un des plaisirs du festival, mais c’est aussi parfois très compliqué de passer d’univers en univers, de réalisation en réalisation…
Dans le cas de Frankie, c’est une œuvre chorale réalisée par Ira Sachs qui présente une famille réunit autour de sa matriarche, Isabelle Huppert, pour des vacances au Portugal. La Française incarne une actrice célèbre qui sait qu’elle va mourir et qui veut passer encore quelques instants de vie avec ses proches.
(Trop) théâtral
Toute la composition du récit est basée sur des enchaînements de scénettes où le dialogue est le vecteur d’émotions et de sens. Tout est dialogue dans Frankie et c’est son principal défaut. On a l’impression de découvrir l’adaptation d’une pièce de Tennessee Williams réalisée comme dans les années 50. Cela ne retire en rien la qualité de l’écriture et de la narration, mais on se retrouve face à la sensation étrange de faire un bon stylistique en arrière.
Réalisation délicate.
Néanmoins, on ne peut qu’apprécier l’intelligence de la mise en scène, à la fois délicate et raffinée. Le cadre idyllique du récit offre à Ira Sachs la possibilité de composer avec les couleurs vives et ensoleillées. De plus, il aligne les plans fixes bien composés et donne à ses acteurs l’occasion de montrer leur talent oratoire. De ce fait, il y a 50 ans, on aurait adoré, mais de nos jours, à l’heure de Malick et des Dardenne, on a un peu de mal…