La longue fresque (3h08), Le Poirier sauvage, du cinéaste turc Nuri Bilge Ceylan – déjà vainqueur de la Palme d’or pour Winter Sleep – vient chambouler l’esprit du spectateur avec un chef-d’œuvre sur les désillusions d’un jeune homme qui se rêve écrivain et qui revient vivre chez ses parents après ses études.
L’art du dialogue. Tel un road-movie sans voiture, le jeune homme se confronte à différentes personnes qui permettent de mieux saisir sa vision de la vie. À ce petit jeu, le cinéaste livre une démonstration sensationnelle de ce qu’est écrire des lignes de dialogue toutes plus brillantes les unes que les autres.
L’art de la réalisation. Comment faire un film aussi long sans ennuyer ? De nombreux réalisateurs se sont cassés les dents, mais pas Ceylan. En alternant l’humour, le drame et les réflexions philosophiques, tout en proposant un montage fluide avec de superbes transitions, il est difficile de détourner le regard. De plus, cette durée inhabituelle apporte de la densité au récit et de la complexité aux personnages. Ainsi, on a le droit à un genre de film qu’on croyait disparu des cinémas : la fresque grandiose.