La série Splinter Cell Deathwatch s’est dévoilée durant 1h30 de work-in-progress pour le Festival d’Annecy ! Le grand Sam Fisher revient ainsi en animation pour Netflix, dans un récit adulte canonique à la saga.
Splinter Cell Deathwatch entend bien combler un vide énorme : l’absence de Sam Fisher sur nos consoles depuis 12 ans ! En effet, Splinter Cell est à la base une saga vidéoludique d’infiltration, dans un univers réaliste librement inspiré des écrits de Tom Clancy. En résultait ainsi une ambiance géopolitique proche du techno-thriller…. pour des scénarios globalement anecdotiques à base de menace nucléaire ou de cyber-sécurité enfreinte typique dans les œuvres du genre à la fin des 90’s-début 2000 !
Old Sam Fisher
Mais là où Splinter Cell se démarquait réellement, était non seulement son protagoniste Sam Fisher, un super-espion quadragénaire opérant au sein d’Echelon 3 (une unité d’élite top-secrète de la NSA). Et surtout un gameplay avant-gardiste où le joueur devait se faufiler dans l’ombre, éteindre les lumières, ne pas faire de bruit, dissimuler les corps… sous peine de de rapidement alerter les gardes environnants.

Mais voilà, après un détour orienté plus action pour Conviction et Blacklist, Splinter Cell Deathwatch est l’unique consolation que l’on a de retrouver Sam Fisher (en attendant l’inévitable reboot JV). La session work-in-progress à laquelle nous avons assisté nous a hautement rassuré, alors que Carl Tamakloe (représentant d’Ubisoft Film & TV), Hugo Revon (producteur), Guillaume Dousse (réalisateur et également fan de la licence), Félicien Colmet Daâge (co-réal et cascadeur occasionnel!) et Gaëlle Thierry (animatrice ayant bossé sur Mars Express et Primal) étaient là pour présenter leur travail.
Splinter Cell Deathwatch : épisode canonique à part entière
Nous avons donc appris que la Saison 1 de Splinter Cell Deathwatch est bien canon au reste de la franchise, et que la trame se déroule en 2025 après que Sam ait quitté le commandement d’Echelon 4. Désormais fermier solitaire en Pologne, il va devoir reprendre du service dans ce qui est vendu comme un road trip à travers l’Europe (les animateurs ont d’ailleurs recréé de manière fidèle des villes polonaises et danoises comme Copenhague)…. mais surtout un thriller noir adulte !
Le mantra de Splinter Cell Deathwatch est donc de lorgner vers le réalisme à la Satoshi Kon, mêlé aux thrillers de Michael Mann ! Guillaume Dousse a d’ailleurs même cité les influences de Collateral, Memories of Murder ou encore les films noirs de Cronenberg (A History of Violence et Les Promesses de l’Ombre) pour la saveur recherchée.

Une dimension qui transparait immédiatement dans les quelques extraits que nous avons eu le privilège de découvrir. La fabrication 2D fait beaucoup penser à l’animation française contemporaine (Le Sommet des Dieux par exemple), où les personnages bougent de manière crédible (Gaëlle Thierry affirmait l’importance allouée à la retranscription de micro-détails, tels que les persos qui mangent, découpent des objets ou s’habillent par micro-étapes).
Mise en scène entre Satoshi Kon et Michael Mann
Même la mise en scène est évocatrice du techno-thriller (Le Bureau des Légendes fut aussi cité comme impulsion créative, en tant qu’œuvre d’espionnage post-James Bond et Mission Impossible), jouant sur la longue focale, les plans atmosphériques (la réintroduction de Sam au sein de la campagne polonaise évoquent pas mal le western), un jeu sur le clair-obscur et bien sûr des scènes d’action brutales.
On a pu voir une séquence de course-poursuite en voiture où la physique des véhicules (faite en 3D) est mise en avant, tout comme une séquence d’infiltration s’apparentant à une pure déclaration d’amour aux jeux originaux (lunettes de vision nocturne comprises). Les extraits étaient courts, mais le plus impactant était sans nul doute celui centré sur un combat au corps-à-corps dans une rue : après une poursuite, Sam et son assaillant tombent d’un étage en traversant une fenêtre, et s’écrasent sur le toit d’une voiture.

Le souffle coupé, les 2 opposants se relèvent avec difficulté pour ensuite s’envoyer des coups de poing dont on ressent la vélocité, l’inertie et le poids des corps qui se balancent. Pas de violence stylisée, mais là encore une dimension réaliste qui fait de ce Splinter Cell Deathwatch un vrai thriller de personnages ne trahissant jamais l’ADN de la saga.
Encore de la patience avant les retrouvailles
Liev Schreiber double Sam Fisher (son timbre de voix grave sied parfaitement à la succession de Michael Ironside), mais pour autant nous n’avons pas trop d’indices sur la trame générale imaginée par Derek Kolstad (John Wick, Nobody). Le setting sera plus européen qu’auparavant, et traitera de problématiques contemporaines (la COP31 sera d’ailleurs citée en filigrane).
Splinter Cell Deathwatch conte pour l’instant 4000 plans, 8 épisodes et donc 2h4h en terme de durée pour cette Saison 1. Et si aucune date de sortie n’a encore été annoncée, il faudra encore s’armer de quelques mois de patience. Mais pas de doute, Sam Fisher est de retour, et ça sent bon !