Propulsé par sur le devant de la scène grâce à la renommée grandissante de ’71, Yann Demange n’en revient toujours pas. Lorsque le scénario lui tombe dans les mains, ce cinéaste inexpérimenté, fan de Carpenter et d’Audiard, ne s’imaginait pas que, quelques mois après, il dinerait avec les plus grands.
Lui, ce Français immigré au Royaume-Uni, un « étranger » auquel on confie le soin de raconter l’histoire d’un pays qui n’est pas le sien. Un œil extérieur lui permettant de retranscrire au mieux la réalité d’un conflit aux multiples zones d’ombres. Pour réussir ce défi, le réalisateur laisse parler son souci du détail.
Faute d’infrastructures nécessaires, il déménage Belfast dans le Yorkshire. Pour lui donner l’aspect d’époque, il filme en pellicule le jour, puis passe au digital la nuit. Pour la lumière, il installe lui-même des réverbères avec de vieilles ampoules avant de passer le reste de son temps en salle de montage, retravaillant les scènes quotidiennement.
Son travail maintenant achevé et récompensé, Yann Demange se voit déjà tourner son prochain film dans sa ville de Londres, ou en France peut-être…