Alors que l’on plonge dans un futur ultra réaliste aux côtés de Dolores, la saison 3 de Westworld n’oublie pas son sel narratif à savoir les pérégrinations dans les mondes artificiels, comme c’est le cas dans cet épisode 2.
Attention spoilers sur Westworld (obviously)
En fin de saison 2, on quittait Maeve alors qu’elle se sacrifiait pour offrir aux hôtes un téléchargement dans le berceau, une sorte de paradis artificiel localisé dans un satellite. Un sacrifice ultime pour sauver sa fille, pendant que ses alliés se faisaient tuer par les gardes de Westworld. On se demandait donc ce qu’il était advenu d’elle, si Dolores ne l’avait pas reconstruite comme elle l’avait fait pour Bernard. Sauf qu’on découvrait à la fin du season premiere de la saison 3 qu’elle était de nouveau réimplantée dans un parc, WarWorld, en pleine seconde guerre mondiale.
Dans l’épisode The Winter Line donc, on la retrouve en tant que résistante dans une nouvelle intrigue dont elle ne met pas longtemps à questionner la réalité quand les autres personnages comme Hector (Rodrigo Santoro) sont eux bien reformatés. Elle se réveille naturellement dans les laboratoires de la mesa, et si ses anciens amis, Felix et Sylvester, ne semblent pas la reconnaître, Lee Sizemore est lui bien en vie.
Pourtant, une fois sortie du narratif, Maeve découvre que le scénariste de Westworld n’est en fait qu’un hôte dont le rôle est de lui faire avouer où se trouve le berceau depuis un autre niveau narratif. Un monde réel artificiel dans un autre dont Maeve essaye de briser le construct en surchargeant les erreurs de ce niveau factice. Une Inception en bonne et due forme, surtout que le titre de l’épisode renvoie directement aux superpositions de niveaux artificiels mais également aux fortifications de la résistance face à l’invasion nazie, soit une mise en abime directe de l’intrigue où elle évolue dans WarWorld.
D’ailleurs, si elle fait rapidement surchauffer les systèmes en exploitant des failles de constructions narratives et de codes dans le parc et le système lui-même, ses allers et retours incessants rappellent évidemment Un jour sans fin avec Bill Murray, lequel revit continuellement la même journée. Une répétitivité pour nous rappeler ses compétences extra-sensorielles et préparer son véritable fil narratif au sein de cette nouvelle saison.
En effet, elle parvient à s’extraire des deux niveaux à force de les faire bugger individuellement, pour découvrir qu’elle passait en fait une sorte de casting mené par Vincent Cassel. Le français incarne Enguerrand Serac, le patron d’une multinationale en dirigeant secrètement Incite Inc. et il vérifiait qu’elle avait les performances nécessaires pour traquet et tuer Dolores, la véritable menace de l’humanité.
A voir maintenant si cette nouvelle mission ne serait pas un moyen détourné de maintenir sous contrôle la plus puissante des hôtes et on espère que la voir se désynchroniser des différents constructs n’était que le préambule à sa véritable liberté. Un nouveau labyrinthe duquel s’échapper.