Pour bien terminer l’année, riche en découvertes, on se devait de revenir sur les coups de coeur et déceptions télévisuels de la rédaction. Entre chef d’oeuvres et navets du petit écran, voilà notre top flop des séries de 2022.
Top séries 2022 de Quentin
Irma Vep d’Olivier Assayas
Irma Vep laisse d’abord de marbre, délaissant l’énergie foutraque du film dont il est adapté pour se muer en un portrait glacé, prestigieux mais désabusé d’une jeune actrice. Avant un revirement génial qui revient mettre l’autoportrait au cœur de son récit, et faisant entrer la série d’Olivier Assayas vers des vertiges méta bien plus sensibles et intéressants sur ce qu’est la création et de son processus aussi douloureux que salvateur.
House of the Dragon saison 1
Les Anneaux de pouvoir, malgré le fait que l’auteur de ses lignes ait plutôt apprécié dans son ensemble, paraît cependant écrasée par la concurrence d’House of the Dragon. Relecture plus intimiste, plus féministe et plus aboutie d’une tragédie familiale qui prend toujours aux tripes, Game of Thrones a encore de (très) beaux jours devant elle.
This is Going to hurt saison 1
This Is Going to Hurt est une réussite sur tous les tableaux. Dépassant aisément le postulat d’une crise personnelle et professionnelle pour se muer en un bouleversant portrait de vies broyées par une vocation, la série d’Adam Kay saura aussi proposer une impressionnante palette d’émotions, du rire jusqu’aux larmes. Seul la titre de la série est mensonger : elle vous fera assurément beaucoup de bien.
Flop séries 2022 de Quentin
Resident Evil saison 1
Resident Evil poursuit brillamment la voie de saccage de la franchise vidéo-ludique entamée au cinéma il y a 20 ans. Après une version cinéma se voulant plus fidèle, mais au scénario débile et aux moyens fauchés, Netflix laisse son algorithme terminer cette mutation en la muant en une sorte de mauvaise formule oscillant entre le mauvais teen-drama et la série B dérivée de The Walking Dead tous deux ahurissant de bêtise.
Le Flambeau saison 1
Le Flambeau se la rejoue redite de La Flamme avec une impression constante d’improvisation. Nouveaux personnages inutilement sacrifiés à la grande gloire d’un personnage principal, qui comme sa série, tourne rapidement en rond tout autour de lui. L’impression d’inventivité burlesque et de répliques instantanément cultes n’y est plus : il ne reste que quelques sympathiques morceaux d’un film de vacances qui ne tient malheureusement pas tout un programme.
Obi-Wan Kenobi saison 1
Obi-Wan Kenobi se contente, une fois de plus, de recycler sans inventivité un héritage déjà dépouillé. De cette nostalgie morbide présentée en pilote automatique par de simples conservateurs de musées, on ne retire d’Obi-Wan Kenobi que ce qui aurait dû être la série : l’affrontement intime de deux êtres déchirés, que l’on ne sent palpable qu’au détour de leurs seuls duels, et d’une observation plus humaine de la mainmise de l’empire sur toute une galaxie.