Après le succès de The Terror, les producteurs de la mini-série ont décidé de la transformer en anthologie. Le show fait un bond dans le temps et place cette nouvelle intrigue dans les camps d’internements pour Japonais durant la Seconde Guerre mondiale. Après dix épisodes, on se dit que cette deuxième saison n’était peut-être pas une bonne idée.
Adaptée du roman Terreur du grand Dan Simmons, la saison 1 de The Terror était d’une grande qualité (notre critique des deux premiers épisodes). Forcément, Ridley Scott le producteur et AMC ont senti le bon filon et ont décidé de plancher sur une intrigue inédite. La question de son utilité s’est forcément posée. Bien que dubitatif, votre serviteur s’est quand même lancé dans cette nouvelle fournée d’épisodes.
Premier bon point (le seul ?), le cadre choisi. Si la Seconde Guerre mondiale n’a rien d’exceptionnel, mettre en avant la vie des Japonais habitant aux États-Unis durant le conflit est beaucoup plus rare, surtout pour les productions américaines. L’ambiance est bonne et cette plongée dans la communauté asiatique n’est pas inintéressante. Malmenés après l’attaque de Pearl Harbor, les personnages de cette saison 2 voient leur quotidien bouleversé.
Un diesel qui ne chauffe jamais
Si ces premières lignes laissent penser qu’Infamy est une réussite, la suite devrait calmer les plus enthousiastes. Gros gros gros point noir, le rythme. Si des éléments perturbateurs viennent nous réveiller entre deux périodes d’hibernation, le tout ressemble plus à un encéphalogramme plat. Les intrigues se mélangent maladroitement et ont souvent tendance à décrocher le spectateur à défaut de le capter. Si la saison 1 affichait également cette même lenteur qui peut déplaire à certains, tout le reste (le casting, la banquise envoûtante, la bête qu’on ne voit que rarement) était bien plus piquant et attirant.
Décrite à son annonce comme une série d’horreur, The Terror : Infamy a bien du mal à convaincre. Avec le folklore japonais en toile de fond, on se dit qu’il y avait clairement moyen de faire quelque chose. Ici, seul un esprit vengeur, un obake, symbolise la peur. Mal exploité et pas franchement effrayant, il n’arrive jamais à satisfaire.
Le constat est sévère, mais Infamy est l’exemple qui confirme que parfois il faut savoir arrêter une série au bon moment, même après une seule saison. Si une suite il y a, les producteurs devront revoir leur copie sur de nombreux points.