Test Silent Hope : made in abyss

Silent Hope est un JRPG roguelike de moyen-standing qui se défend étonnamment bien face aux mastodontes du genre.

Silent Hope met à disposition 7 personnages jouables pour descendre toujours plus loin dans les abysses. Ces dernières renferment la vérité sur un drame survenu il y a fort longtemps. Dans le passé, un roi a privé tous ses sujets de la parole dans de mystérieuses conditions. Aujourd’hui, sa fille exhorte ce petit groupe de héros muets à découvrir la terrible vérité qui se cache derrière ces actes énigmatiques.

Tiny Hope

Le titre propose 7 personnages incarnant tous un style de jeu particulier, afin de s’adapter à tous les profils de joueurs. L’aventurier offre un style de jeu au corps à corps équilibré, tandis que l’archère ou le magicien permettront des affrontements à distance. Toutefois, le gameplay de Silent Hope s’affaiblît trop vite. Si, en surface, nous profitons de styles de jeu variés, les mécaniques du jeu tournent rapidement en rond. Quel que soit le personnage choisi, les combats se dérouleront de la même manière. À savoir attaquer pendant que l’ennemi charge sa riposte, puis esquiver lorsqu’il lâche son offensive, avant de revenir l’achever.

De fait, Silent Hope souffre de quelques problèmes de finition. Les ennemis, même les bosses, amènent à être vaincus de la même manière. Le titre ne permet pas de développer des tactiques en fonction du type de monstre auquel les joueurs doivent faire face. En outre, le système de verrouillage automatique des ennemis s’avère tout aussi fragile. Souvent, bien qu’un ennemi apparaisse comme bien verrouillé, le personnage attaque à côté. Ce système éprouve aussi grand mal à suivre les petits ennemis volants, comme les chauves-souris. Se déplaçant souvent trop vite pour que le verrouillage les traque correctement, les personnages attaquant à distance tireront souvent à côté…

No more hope ?

Hélas, Silent Hope pâtit aussi de beaucoup de répétitions de lore et de level design. En apparence, chaque étage dispose de son propre lore et de ses propres dédales. En effet, l’aventure principale est composée de 5 étages disposant chacun d’une particularité. Par exemple, le deuxième étage est peuplé de monstres de type glace, tandis que le cinquième abrite des monstres de type lumière et ombre. En conséquence, ces écosystèmes différents appellent aussi à des décors diversifiés. Or, il n’en est rien. Le jeu met en scène 5 grands types de monstres (lézards, abeilles, lapins…) qu’il décline en fonction des spécificités de l’étage. Et il en va de même pour les maps. Si leur couleur change selon que l’étage soit une forêt ou un château en ruines, les dédales restent souvent les mêmes.

De la même manière, l’intrigue de Silent Hope ne se montre ni percutante, ni convaincante. Elle se déroule de façon très parsemée, de sorte qu’elle passe vite au second plan. D’autant qu’elle est narrée sous forme de texte ratatiné en haut de l’écran, dans une police vieillotte. Pour une production de cet acabit, des boites de dialogues auraient été le minimum syndical à offrir aux joueurs. S’il ne s’agissait que d’une faiblesse de forme… car la qualité de l’intrigue pose tout autant problème. Bien qu’elle délivre une morale mignonnette sur le pouvoir des mots, la trame narrative apparaît poussive et peu immersive.

Le bout du tunnel

Étonnamment, malgré tous ses défauts, ce JRPG se montre terriblement addictif. Ce caractère lui permet de passer totalement outre ses faiblesses. Parce que Silent Hope sait que les joueurs ont besoin d’aller toujours plus loin, ici plus bas. Malgré son intrigue fébrile, l’on veut découvrir ce qui se tapit tout au fond de l’abysse. Et tant pis s’il faudra passer par des monstres anecdotiques pour y arriver. Ainsi, il sera commun de se surprendre à enchaîner les sauts dans l’abysse pour essayer de s’y engouffrer toujours plus profondément. Le titre affiche ainsi une durée de vie tout à fait remarquable, en avoisinant les 20 heures pour l’histoire principale. Une fois terminée, un nouvel étage apparaît, tandis que les précédents peuvent être refaits en mode difficile. Des opportunités qui décuplent alors sa durée de vie de manière exponentielle.

Ce JRPG peut aussi compter sur ses fonctionnalités additionnelles solides. La plongée dans l’abysse se fera en plusieurs fois, car notre personnage aura besoin de remonter souvent à la surface. Là, un petit campement nous attend, afin de renforcer notre équipement, ou de cuisiner des plats qui nous octroieront des power-ups. Dans l’optique chibi toute mignonne du titre, nous pouvons même caresser une vache trop choupi dans un recoin du campement ! Mais, dans une optique moins réjouissante, ce jeu est empli de quêtes FedEx offrant rarement des récompenses intéressantes.

Toujours plus bas, toujours plus fort

Silent Hope est un JPRG relativement bien pensé. Ses faiblesses d’écriture et de level design, très certainement dues à un manque de budget, s’effacent vite face à ses qualités. Toucher le fond des abysses constitue un enjeu suffisant pour cette production de moyen standing. Et en remontant, pouvoir confectionner de nouveaux équipements et recettes égaye l’aventure.

Silent Hope est un JRPG sorti le 3 octobre 2023 sur PC et Nintendo Switch.