Ninja Gaiden Ragebound opère un retour au sources salvateur avec un opus nerveux au gameplay exigent et jouissif.
Ninja Gaiden Ragebound marque un retour remarqué aux sources pour cette franchise mythique de Koei Tecmo. Il s’agit ni plus ni moins que de tenter le tout pour le tout. Un redémarrage à zéro pour repartir sur de bonnes bases pour une licence au quasi point mort, après des derniers opus déclinants (Yaiba: Ninja Gaiden Z en 2014). Ce nouvel épisode opte ainsi pour une formule rétro. Il renoue avec la 2D pixel art dans un esprit 16-bits, qui rappelle ses origines arcade en 1988. Un nouvel héros fait aussi son entrée dans cet opus un peu à part dans la chronologie principale, Kenji. Il s’agit principalement d’un stratagème pour faire monter dans le train une nouvelle génération de fans.

Ce nouvel opus chapeauté par Dotemu (Blashphemous) s’inspire très probablement du retour fracassant de Prince of Persia en 2D avec l’excellent The Lost Crown. Côté gameplay, Ninja Gaiden Ragebound propose une expérience nerveuse et exigeante. Elle comporte une multitude de coups et enchaînements. C’est un spam de touches quasi permanent pour sauter, esquiver, rebondir, se mettre en garde… La moindre erreur est durement sanctionnée par des pièges ou des projectiles qui sapent beaucoup de vie. Cette approche incite au perfectionnement, plutôt qu’au bourrinage. La gestion de la barre de vie apparait vite cruciale pour avancer. Il est possible de récupérer un peu de santé en cours de niveau, mais jamais assez pour oser la facilité.
Back to basics
Le titre peut aussi compter sur des niveaux et des boss exigeants. Coriaces, les boss couronneront les fins de niveaux par des véritables épreuves de patience et de synchronisation. Dotés de patterns redoutables, ils réclament mémoire, observation et sens du timing pour espérer en venir à bout. La difficulté impose aussi de maîtriser chaque niveau pour viser le mythique rang S en fin de partie. Malgré sa courte durée de vie (environ 4 heures), Ninja Gaiden Ragebound se dote ainsi d’une très bonne rejouabilité.

La courte durée de vie du titre s’explique principalement par son scénario peu développé. Il repart quasiment de zéro avec une intrigue accessible aux nouveaux arrivants. S’il ne brille pas par sa modernité – sa narration se limitant majoritairement à des boîtes de dialogue vintage et muettes –, il propose au moins de quoi se mettre sous la dent. Des clans ninjas rivaux s’affrontent dans un univers d’heroic-fantasy sanglant. Kenji, nouveau protagoniste, partage l’affiche avec Kumori, un ninja du clan adverse : le gameplay exploite cette dualité, jusqu’à une fusion scénaristique et mécanique entre les deux personnages permettant de combiner leur arsenal.
Un reboot et ça repart
Si le scénario de Ninja Gaiden Ragebound reste au second plan par sa mise en scène vieillie, l’ensemble demeure cohérent avec la volonté de proposer une expérience arcade. Énervé, rapide et conçu pour la performance, Ninja Gaiden Ragebound se voit comme un retour réussi pour la licence. En prime, l’action et la lisibilité du jeu, tout comme ses niveaux courts et intenses, s’adaptent parfaitement à un format portable type Steam Deck ou Switch.
Ninja Gaiden Ragebound est sorti le 30 juillet 2025 sur les écosystèmes Xbox, Playstation et Nintendo Switch.
Avis
Ninja Gaiden Ragebound renoue avec un gameplay 2D nerveux, exigeant et extrêmement satisfaisant qui rend hommage à l’esprit arcade originel. L’expérience brille par sa difficulté relevée, ses boss redoutables et sa maniabilité précise, récompensant la maîtrise et la persévérance du joueur. Ce titre séduira aussi bien les nostalgiques que les nouveaux venus grâce à son rythme haletant et sa direction artistique soignée.
- Scénario
- Graphismes
- Durée
- Gameplay
- Bande-son