Retour aux prémices du jeu vidéo avec Love, un jeu de plateforme aux graphismes rétros, au concept minimaliste et à la formule addictive.
Sous ses airs modestes de jeu indépendant, Love déploie un potentiel inattendu. Son créateur, Fred Wood, s’inspire des jeux de plateforme du siècle dernier pour donner naissance à un jeu à mi-chemin entre hier et aujourd’hui. Le résultat surprend notamment par sa maniabilité millimétrée et son ambiance sonore soignée composée par James Bennett. Fraîchement arrivé sur l’Epic Game Store, le jeu de base initialement sorti en 2008, s’est vu enrichi de 7 niveaux remix et 3 niveaux kuso. En parallèle, la famille Love a accueilli deux petits frères, Love 2 Kuso (2017) et Love 3 (2021).
Il court, il court, le stickman
Pas de scénario pour Love, seulement un bonhomme à conduire à la fin du niveau. Ennuyeux ? Pas du tout, car l’expérience est conçue de sorte à s’adapter à chacun. Le soft propose 3 modes de jeu pour venir à bout de ses 16 niveaux. La formule arcade, dotée de 100 vies, revient à l’apprécier avec une légère difficulté. Puisqu’il faudra essuyer quelques morts, entre les accidents et la nécessité de tester plusieurs techniques pour passer les points cruciaux. Sinon, le mode vies illimitées se passe de ce compteur, afin de mourir à volonté. Ces alternatives proposent aussi une fonctionnalité intéressante. Le titre n’a pas de checkpoints prédéfinis. Il suffit d’appuyer sur la touche S pour créer un checkpoint à l’endroit où se trouve le personnage. À chacun d’en user à sa guise pour moduler la dose de challenge. Au contraire, le mode YOLO, n’octroiera qu’une seule vie !
Love est tout aussi minutieux dans son gameplay ultra basique, mais redoutablement efficace. Seules deux actions s’offrent à nous : courir ou sauter. Mais pas n’importe comment, car les pièges seront nombreux et variés tout au long de ses 16 niveaux ! Sans se montrer révolutionnaire sur ce point, il faudra éviter les sempiternels obstacles, flaques d’acide, projectiles ou rayons laser. Toutefois, ce soft dispose d’une maniabilité remarquable. Couplée à sa direction artistique rétro, chaque pixel compte. Un pixel de jambe qui dépasse et se fait toucher par une goutte signe une mort assurée. Par sa prise en main rapide grâce à ses premiers niveaux abordables, ce soft révèle tout son potentiel dans les sauts au timing millimétré requis pour passer de nombreux obstacles.
Platformer soigné
Ces 16 niveaux, bien que courts, achèvent de conférer à ce titre une identité affirmée. Dans la mesure du possible, chacun se dote de thèmes et de pièges différents. Pour ce faire, il joue avec une palette de couleurs restreinte, mais dont les tons sont assez vifs pour imprégner chaque niveau d’une aura particulière. Dans ces décors renouvelés, notre stickman courra sur une bande-son électro tantôt entraînante, tantôt soporifique. Particulièrement élaborée pour un jeu à 2,60€, elle comporte 19 titres, entièrement composés par James Bennett.
Et conscient que l’aventure de base se montre un peu rapide, Fred Wood a jugé bon d’augmenter son titre pour fêter son arrivée sur l’Epic Games Store. Ce contenu additionnel bienvenu compris dans l’achat de base ajoute 10 nouveaux niveaux. Hélas, ces derniers n’apportent pas une réelle plus-value. Les pièges déployés ne se montrent pas particulièrement innovants. Côté difficulté aussi, ces niveaux se calquent sur l’aventure originelle en montant crescendo, tout en restant cette fois-ci relativement abordables. Ils ont au moins le mérite d’allonger de quelques minutes la durée très éphémère de ce soft (ne pas compter plus de 2 ou 3 heures).
L’indé a du bon
La scène indépendante regorge de bons jeux, comme en témoigne ce premier opus de la saga Love. À partir d’éléments peu alléchants, comme l’absence de scénario et des graphismes dignes de l’Atari 2600, Fred Wood a su élaborer un titre court mais prenant. Ce platformer simple à prendre en main devient vite épicé, tout en laissant une large latitude à ses joueurs grâce à ses modes bien pensés.
Sorti en 2008 sur PC, puis sur PS4 en 2014 et en 2019 sur Switch, Love a intégré l’Epic Games Store le 18 janvier 2024.
Avis
Compact, mais solide, Love promet une expérience vidéoludique riche pour un tout petit prix. Il se montre réussi de bout en bout, de son gameplay, à sa bande-son en passant par sa direction artistique minimaliste.
- Durée
- Gameplay
- Graphismes
- Bande-son