Edit: Retrouvez en bas de l’article le test technique et des bonus de l’édition DVD.
Avec Mon Fils, il faut d’abord ne pas se fier à la surface sur-traitée du contexte. Différemment de son précédent Citronniers, Eran Riklis s’intéresse au sort d’Eyad, arabe en Israël qui va défier en secret les interdits qui frappent sa communauté. Entre amour et amitié, le cinéaste prend le pari d’espérer en demain sans nier la douleur d’un passé qui hante.
Cadré au milieu des conflits propices à la haine (guerre du Liban et du Golfe), Mon Fils est d’abord une chronique adolescente apparemment comme les autres. Avec une délicatesse parfois académique, Riklis nous fait attacher au moindre de ses personnages et nous présente leurs fêlures internes la tête haute. Mieux, il parvient à s’éloigner du jugement en conservant une forme de légèreté qui rappelle le Crazy de Jean-Marc Vallée.
Pourtant, tous les nœuds dramatiques restent connectés à la question du rejet identitaire et ramènent le film dans les tristes désaccords de la réalité. Sans verser dans le pathos, Riklis conduit son Eyad vers une forme de compromis blessant qui manque sans doute de férocité. Il fera naître en tout cas un questionnement nécessaire à l’heure où les diktats de la région n’en finissent plus de séparer les êtres.
Mon Fils est disponible en DVD & VOD.