Injustement boudé en salles, Quelques minutes après minuit est à rattraper d’urgence pour qui a gardé son âme d’enfant, amateur d’une belle histoire aussi émouvante que terrifiante.
Honnête. En adaptant le roman pour enfants de Patrick Ness, Juan Antonio Bayona ne cherche pas à nous vendre un film qui n’existe pas. Il colle à son sujet, sans surenchère inutile, tout en y intégrant sa personnalité. Tour à tour enchanteur, effrayant, lacrymal, ce conte pour adolescent qui plaira au grand aborde des thèmes forts, comme l’apprentissage du deuil, en évitant d’abuser du ton moralisateur.
Superbe. Qu’il s’agisse de l’animation de cet arbre géant ou des histoires racontées, on reconnaît un véritable sens esthétique au réalisateur. Dans sa façon de traiter l’enfance et de cultiver notre imaginaire, il chasse du côté des terres de Steven Spielberg, tout en conservant une certaine modestie visuelle. Ici, il est question de croyance : en la vie, en la mort aussi, en nos rêves, en ce conteur extraordinaire qu’est le cinéma. Quelle plus belle façon de toucher à l’universalité.