Qui a du mal avec le cinéma d’Álex de la Iglesia (Le jour de la bête, Les sorcières de Zugarramurdi) risque de passer un moment… disons particulier devant Pris au piège, son dernier bébé arrivé directement en Direct-To-Video par chez nous.
L’art de détourner les genres. Tout commence de façon assez classique : huit personnes bloquées dans un bar de quartier après qu’un sniper ait descendu les deux derniers clients sortis. De là on part sur un huis clos anxiogène avec de la panique, de la paranoïa et tutti quanti. Sauf qu’ici on est chez Iglesia et que le bonhomme n’aime rien tant que de bouleverser nos attentes avec son style bien à lui de toujours frôler le guignolesque avec un certain cynisme. Sera bien malin qui parviendra à savoir s’il faut rire ou s’inquiéter devant cette folie humaine grandissante et souvent absurde.
Une mise en scène inventive. Plus étonnant encore de voir avec quel talent le réalisateur s’approprie l’espace de plus en plus restreint de son histoire. Du bar à la cave en finissant dans les égouts, il signe des plans superbes et ne perd jamais ses personnages de vue, faisant preuve d’une grande ingéniosité dans ses cadres.