Dans le giron des studios hollywoodiens, la majorité des films filent sans afficher ouvertement de réel intérêt. Avec Passengers, voilà un cas particulier qui se dévoile sous nos yeux.
Sous son apparente fadeur se niche un concept éminemment pervers, dissimulé de la promotion mais porteur de promesses. Le problème avec Passengers, c’est qu’il est et reste le cas d’école d’un studio frileux et formaté.
Une rampe de lancement parfaite…
Un homme seul sur un vaisseau à la dérive réveille une femme par peur de la solitude. Le nerf de Passengers est dans ce dilemme psychologique, malignement introduit par Morten Tyldum. Le vertige du mensonge, le faux-semblant naissant, l’amour coupé du monde… Pendant presque une heure, le film suggère un maelstrom d’idées qui aurait brillé chez un cinéaste réellement courageux.
…Avant le crash splendide.
Sauf que Passengers est une superproduction avec deux têtes d’affiches glamour. Un cadeau empoisonné pour Tyldum, qui perd pied lorsqu’il s’agit de donner un élan spectaculaire à son récit. Dans son final, le film valide les cases du genre et opère un ridicule volte-face qui brise le cœur névralgique entrevu. Abandonné en cours, Passengers reste finalement une suggestion sulfureuse en attente d’embrasement.
Fiche technique
Réalisation : Morten Tyldum
Scénario : Jon Spaihts
Casting : Chris Pratt, Jennifer Lawrence, Michael Sheen, Laurence Fishburne
Date de sortie : 28 décembre 2016
Synopsis : Alors que 5 000 passagers endormis pour longtemps voyagent dans l’espace vers une nouvelle planète, deux d’entre eux sont accidentellement tirés de leur sommeil artificiel 90 ans trop tôt. Jim et Aurora doivent désormais accepter l’idée de passer le reste de leur existence à bord du vaisseau spatial. Alors qu’ils éprouvent peu à peu une indéniable attirance, ils découvrent que le vaisseau court un grave danger. La vie des milliers de passagers endormis est entre leurs mains

