Dans un climat froid et oppressant, Nicolas Silhol dépeint avec Corporate un monde de management où le chiffre dépasse l’humain et l’horreur la raison. Une ambiance glaciale et détachée pour un thriller un peu trop lisse, mais très engagé.
Plus vrai que nature. Avec ce sujet passionnant, Corporate met en lumière la sombre réalité, vécue par des milliers de travailleurs. Céline Salette (Cessez-le-feu) se révèle absolument odieuse en RH sans scrupules et dévoile les méthodes abjectes utilisées fréquemment par les grandes sociétés. Manipulation, harcèlement, tous les moyens sont bons pour se débarrasser d’un pion gênant. L’histoire évolue alors lentement, dans la tension et le malaise, gangrénant petit à petit le scénario, qui s’effrite sous le poids de la morale.
Sans cœur. Aucun sentiment, aucune émotion. Le film se montre insensible de ses premières secondes à ses dernières. Un effet parfait pour retranscrire l’univers matérialiste et impitoyable de l’entreprise, mais qui ne convient pas pour l’atmosphère extérieure. Que ce soit dans la rue, dans un restaurant ou dans le cadre familial, on ne ressent aucun contraste avec le milieu professionnel. Un manque de comparaison, qui dessert finalement le message initial du film.