Jim Jarmush est l’un de ces réalisateurs capable de vous transformer une simple idée en film magnifique. Et pour les sceptiques, on vous conseille de rattraper Paterson…
L’ordinaire en lumière. Inutile de chercher une quelconque morale, une finalité ou même un rythme, le long-métrage ne propose rien de tout ça. C’est un moment de vie, une semaine d’un quotidien banal. C’est le reflet d’une âme, d’une manière d’être, d’une voix sans écho, d’un amour sans vice. C’est une oeuvre tendance monocorde dans lequel se fait entendre une magnifique symphonie. C’est un film d’un mortel ennui pour qui ne se laissera pas séduire par cette douce et amère poésie.
Léger et profond. Lisse, lancinante, la réalisation de Jarmush se veut épurée, à l’image de son texte. Et c’est dans cette simplicité que le cinéaste signe l’une de ses mises en scène les plus esthétiques, provoquant l’émotion à partir d’un simple regard, d’un fait anodin, du moins en apparence. Tout est dépouillé pour qu’il ne reste plus que les vers, l’élégance des mots. Paterson : là où la plus petite inspiration donne naissance à l’art.