Deux après une adaptation fidèle (mais moins impactante que son matériau de base) du premier jeu, The Last of Us revient avec une saison 2 de 7 épisodes. Un retour attendu, d’autant qu’il adapte une Part II confinant au chef-d’œuvre viscéral. « Future Days » nous ramène donc en territoire globalement connu, lançant des pistes pleines de promesses !
S’il y a bien quelque chose d’aussi bon que le premier jeu The Last of Us, c’est bien The Last of Us Part II ! Une suite encore plus viscérale qui a su faire couler pas mal d’encre sur certaines décisions créatives/narratives lors de sa sortie en 2020… et que Neil Druckmann & Craig Mazin (Chernobyl) adaptent cette fois-ci en live-action.

En effet, TLOU a déjà franchi avec succès le cap de l’adaptation sur petit écran, dans une saison 1 globalement réussie de par la fidélité au matériau de base, malgré une certaine linéarité créative et une peinture moins viscérale du monde post-apocalyptique dominé par le cordyceps ! Cette saison 2 est donc attendue au tournant, d’autant que le récit traite les conséquences du final de la saison 1 (comme le jeu donc !).
Promets-le moi
Pour rappel, nous Joel (Pedro Pascal) avait pu trouver le QG des Lucioles (ce groupuscule paramilitaire et révolutionnaire désireux de sauver le monde) à Salt Lake City. La conclusion d’un long périple de plusieurs mois, dans le but d’escorter Ellie afin de découvrir comment exploiter à bon escient son immunité face au cordyceps. Une immunité qui était d’ailleurs dévoilée de manière inédite via un flash-back avec Ashley Johnson (la Ellie du jeu vidéo), alors qu’elle se faisait mordre tout en étant enceinte.

Mais tandis qu’Ellie doit se faire extraire le cordyceps poussant dans son cerveau dans le but de concevoir un vaccin. Un acte qui tuerait forcément la « nouvelle fille » d’un Joel ayant eu sa rédemption, mais qui va massacrer l’ensemble des Lucioles de l’hôpital (dont Marlene). Un retour dans le Wyoming qui se concluait sur un non-dit, qui ouvre même la première scène de The Last of Us Saison 2 !
Le couteau et le marteau
Cet épisode 1 a d’ailleurs la bonne idée de nous montrer une séquence inédite : les retombées immédiates du massacre à Salt Lake, alors que Abigail « Abby » Anderson (nouvelle protagoniste extrêmement importe jouée par l’excellente Kaitlyn Dever) et ses amis Nora (Tati Gabrielle), Manny (Danny Ramirez), Mel (Ariela Barer) et Owen (Spencer Lord) se recueillent sur les tombes de fortune de leurs camarades.

Première déception : une scénographie globalement trop télévisuelle et une introduction de personnages peut-être trop classique par rapport à The Last of Us Part II. Heureusement, on achète les motivations initiales d’une Abby décidément plus vulnérable que prévue (malgré une carrure très éloignée de son avatar vidéoludique). Une manière de créer une tension anticipatoire, alors que la série opère un bond de 5 ans dans le futur.
« Quand on le tuera, on s’y prendra lentement »
Nous revoilà donc dans une Jackson prospère en 2029 au moment du Nouvel An. Ainsi, cet épisode 1 nous présente le calme avant la tempête, tout en offrant des séquences inédites d’un Joel décidément mis sur le côté par Ellie (on découvrira plus tard pourquoi), et globalement vulnérable. Le personnage d’Eugene (vieille connaissance des habitants de Jackson évoquée succinctement dans le prologue de Part II) est par ailleurs cité par le personnage inédit de Gail (Catherine O’Hara), une psychiatre veuve qui a une dent contre notre Pedro Pascal !
Pourtant, les bonus semblent relativement chiche dans cet épisode 1 malgré la présentation d’une Ellie toujours aussi impulsive (Bella Ramsay a beau être une actrice de talent, difficile de l’acheter en une Ellie de 19 ans plus taiseuse et renfermée pour l’instant). Une ado rebelle en somme (musique rock de surcroît), tandis que Joel ne parvient pas à tenir son rôle de figure paternelle (joli fusil de Tchekov que sa volonté de réparer la guitare, le véritable lien émotionnel matériel des 2 personnages pour la suite !).

La reconstitution est toujours aussi appliquée de la part de Craig Mazin, et on appréciera par ailleurs 2 réussites de cet épisode 1. Le premier tient dans la fête finale, certes calquée sur la même séquence du jeu de base, mais toujours dopée par le personnage de Dina. La talentueuse Isabela Merced (Alien Romulus) l’incarne avec tout le côté pétillant qui la caractérise, et rend la complicité avec Bella Ramsay plus tangible que prévue ! On appréciera de voir de manière un chouilla plus approfondie le fonctionnement de Jackson, notamment son conseil se questionnant sur les conditions d’acceptation de nouveaux arrivants (tout discours parallèle sur l’immigration aux USA n’est évidemment que fortuit!).
The Last of Us : retour prometteur mais qui a des choses à confirmer
Bref une jolie surprise à ce niveau qui surpasserait même la Dina originale si on voulait s’avancer prématurément ! En deuxième position, The Last of Us introduit enfin le fameux rôdeur (le stade 2 de l’infection cordyceps) dans une séquence émulant très bien ce que c’est que de rencontrer ces saletés de créatures rampantes n’hésitant pas à se dissimuler/fuir pour mieux attaquer les humains. Une scène sous tension remplaçant la sempiternelle rencontre de claqueurs, et qui on l’espère sera un mantra pour la décharge de violences à venir (et ce dès dès l’épisode 2 qui ne manquera pas de faire parler!).