Necronomicon, c’est d’abord et avant tout la création d’H.P Lovecraft, père fondateur de la littérature fantastique et auteur d’un échantillon infini de nouvelles horrifiques. Celui-ci imagine un ouvrage porteur de malédictions en tout genre (le dit Necronomicon) qui traverse ses écrits avant d’être promu sujet central de ceux-ci. Sa transposition sous forme d’un long-métrage à 3 sketches s’imposait donc, avec tout ce que cela comporte de bons et de mauvais côtés.
Tourné dans le chaos le plus absolu, le film pâtit de sa structure narrative qui biaise toute tentative d’approfondissement de l’œuvre lovecraftienne et rend abscons tout effet de surprise un peu trop brusque (comme le segment central, raté). Pourtant, le romantisme de Christophe Gans et l’horreur graphique insoutenable de Brian Yuzna provoquent encore leur lot d’étincelles et font se suivre cette courageuse tentative avec une certaine fascination.
Une curiosité qui gagnerait aujourd’hui à se voir développer sur un outil télévisuel, mieux adapté à la grande ambition du projet.
Necronomicon est disponible en DVD chez Metropolitan, avec un formidable bonus intitulé L’enfer du B. Il est sorti en 1993.