Le 15 octobre dernier, La Nuit a dévoré le monde sortait en DVD. Une belle occasion de reparler d’un cinéma de genre qui semble renaître de ses cendres.
Avant de s’attirer les foudres des connaisseurs, oui, il y a toujours eu un cinéma de genre français. Par ce terme, on désigne principalement les films d’horreur, fantastique, ou de science-fiction. Mais on ne va pas se mentir, ça reste une minorité à côté des comédies, polars ou drames du quotidien, dont les productions hexagonales nous abreuvent. Alors quand La Nuit a dévoré le monde tente de nous proposer un Paris infesté de zombies, même si c’est imparfait, on prend.
Il faut reconnaître, on a une belle année à ce niveau avec des longs-métrages qui ont su se démarquer et surtout, se réinventer. On pense évidemment au cannibale Grave de Julia Ducourneau, au fantomatique Ghostland de Pascal Augier, au vaporeux Dans la brume de Daniel Roby (sur une idée de Rocher), au survivaliste Revenge Coralie Fargeat et ce zombiesque La Nuit a dévoré le monde de Dominique Rocher. Des films aux styles bien différents, mais qui ont eu l’ambition de sortir du lot et de ne pas copier la concurrence américaine, plus à l’aise dans ce domaine. Quitte à trouver un équivalent, on pourrait rapprocher ces œuvres de nos cousins espagnols.
La Nuit a dévoré le monde ou presque
Si on ne peut que se réjouir de voir ces films sortir de plus en plus de l’ombre et s’afficher au grand jour, voire trouver le chemin des cérémonies moins genrées, il y a encore un monde avant qu’on en parle autant qu’une bonne grosse comédie populaire. Déjà parce qu’ils touchent une cible plus restreinte ce qui se ressent au box-office… et c’est bien ce dernier qui fait la loi. Si les chiffres déçoivent, alors les financements se raréfient puisque personne ne veut investir dans un futur bide. La logique est imparable. Heureusement, Ghostland ou Grave ont aussi prouvé que les spectateurs savaient répondre présents et qu’on pouvait encore y croire.
Sans compter que ces longs-métrages ne manquent pas de qualités – dont La Nuit a dévoré le monde of course – et que la critique ne s’y trompe pas. Sur Allociné, les étoiles de la presse tourne en moyenne à 3,4 sur 5. Si on se gardera bien de juger la pertinence de chaque note, on ne peut ignorer ce bon indicateur. Question renommée professionnelle, Grave se sera même hissé jusqu’aux César en outsider avec six nominations. Sauf qu’il repartira bredouille, le milieu n’étant peut-être pas encore prêt à faire place à un cinéma moins académique.
Alors en attendant que le public plébiscite en masse le ciné de genre, on va se satisfaire de ce qu’on a et savourer à nouveau en DVD La Nuit a dévoré le monde parce qu’il représente ce qu’on adore voir en salles : la diversité.
2 commentaires
Mode grammar Nazy On: « La Nuit a dévoré le monde sortez en DVD »
Dès la première phrase en plus ! Je me flagelle sévèrement là ! Merci c’est corrigé.