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Accueil - Avignon 2025 – La ballade de Jules : un conte sans parole au charme fou pour réunir les cœurs
Critique La ballade de Jules
© Dominique Chauvin
Spectacle

Avignon 2025 – La ballade de Jules : un conte sans parole au charme fou pour réunir les cœurs

Mélina Hoffmann Mélina Hoffmann5 juillet 20254 commentairesIl vous reste 4 minutes à lireUpdated:7 juillet 2025
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La ballade de Jules est un spectacle de masques et de marionnettes qui nous parle sans parole de guerre et de fraternité.

Ce spectacle de masques pour toute la famille, à partir de 6 ans, dépoussière avec une jolie créativité et beaucoup de tendresse des messages universels de paix et de fraternité. Une bien belle manière pour nous d’entamer les festivités de ce festival off 2025 que nous déclarons ouvert !

Des spectacles sans parole engagés

La compagnie Ici théâtre fait partie de celles que nous suivons de festival en festival depuis 2021. Découverts avec la pièce Pourquoi les chats ne nous parlent pas ?, puis avec Le secret des arbres l’année suivante, nous sommes tombés sous le charme de leurs comédies de masques qui mêlent humour, poésie, tendresse, pour transmettre au jeune public comme aux plus grands de jolis messages remplis d’humanité, sans jamais chercher à stigmatiser ni à faire la morale.

Critique La ballade de Jules_2
© Dominique Chauvin

Le partage et l’entraide étaient les valeurs au cœur de leurs deux précédentes créations. Cette fois, c’est de guerre, mais surtout de fraternité, de paix et d’amour que nous « parlent » trois conteurs à travers l’histoire de Jules, un enfant venu au monde dans un climat de paix, mais dans un monde où la violence n’est jamais bien loin. Aucun conflit en particulier ni pays n’est nommé, le sujet est abordé de manière globale et universelle, d’où le choix judicieux de la comédie de masques. Et si le spectacle est sans parole, une vieille radio délivre des annonces qui nous permettent de saisir clairement l’évolution du contexte et ainsi de ne jamais perdre le fil de l’histoire.

La ballade de Jules, l’amour en bandoulière

C’est dans la continuité d’une rencontre charmante, d’un amour grandissant et d’une jolie union que nait Jules. Un berceau douillet, un doudou réconfortant, de l’amour : c’est d’abord la douceur et la tendresse du monde que l’enfant découvre. Puis le temps passe, Jules grandit, et l’existence dévoile d’autres aspects, plus rugueux…

Critique La ballade de Jules_3
© Dominique Chauvin

La violence s’infiltre insidieusement par tous les interstices. Par la leçon d’histoire d’un professeur à l’école, les batailles à coups de fausses armes pour « s’amuser », les jeux violents de ses camarades… et finalement, c’est la guerre, la vraie, que doit partir affronter Jules suite aux querelles ridicules de deux dirigeants. Mais le jeune homme garde en lui la douceur, les valeurs (et le nounours !) de son enfance, et saura faire des choix qui le transformeront en héros.

Une création soignée et inventive

C’est un très joli travail que nous présente une fois de plus la compagnie Ici théâtre, sur le plan esthétique pour commencer. L’harmonie des couleurs entre le rideau en fond de scène, les costumes et le décor modulable fait de caisses en bois vieilli crée une atmosphère qui nous a tout de suite charmés. La mise en scène est très fluide, rythmée, et contribue à ce rendu à la fois poétique, drôle et touchant.

Critique La ballade de Jules_1
© Dominique Chauvin

Il y a d’ailleurs plein de moments où l’on sourit, d’autres où l’on rit comme devant ce professeur pas franchement soigneux ni organisé ; ou lorsque le conteur mime les sanglots et autres gazouillis du bébé passant des bras de sa mère à ceux de son père et inversement avec plus ou moins d’enthousiasme ; ou encore quand les dirigeants s’adressent l’un à l’autre dans un gromelot burlesque ! Et quel joli tableau que celui où les masques se multiplient pour évoquer l’ensemble du village, suspendu aux annonces radio concernant la guerre !

« Il ne s’agit pas pour nous de dire que les jouets transforment nos enfants, mais qu’ils banalisent le drame. »

Il faut dire qu’une fois de plus, derrière ces masques toujours aussi troublants d’expressivité, le jeu généreux, précis et tonique de David Lesné, Véronique Antolotti & Luca Lomazzi nous a bluffés. Autre talent à souligner, celui de Marc Bizzini dont la musique originale (et la création sonore) qui fait s’exprimer violon, guitare, piano, harmonica et autres cuivres, est presque un personnage à part entière tant elle enveloppe, appuie, sublime le récit. Même chose pour les lumières de Carla Silva qui peignent des ambiances toujours très à propos, comme cette superbe atmosphère de nuit si riche et captivante. Un spectacle de qualité, qui mérite indéniablement d’être découvert et applaudi.

La ballade de Jules, écrit et mis en scène par David Lesné, avec David Lesné, Véronique Antolotti & Luca Lomazzi, se joue du 4 au 26 juillet 2025 au Théâtre Le Grand Pavois, à Avignon.

Retrouvez tous nos articles consacrés au Festival d’Avignon ICI !

Critique La ballade de Jules_Affiche

Avis

9 Un joli moment d'humanité et de poésie

Voilà le genre de création qui nous montre à quel point tout ce qui n'est pas le texte est essentiel dans un spectacle ! Ici, pas de dialogues, et pourtant l'émotion, le partage et la transmission sont bel et bien là, sans que rien ne soit confus. Un travail très riche et de qualité.

  • Moyenne des lecteurs (3 Votes) 7.9
Avignon 2025 Festival d'Avignon Spectacle Jeunesse Spectacles
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4 commentaires

  1. Dominique Chauvin sur 7 juillet 2025 23 h 20 min

    Bonjour ,
    Je vous remercie de corriger les crédits photos de cet article en les attribuant à leur véritable auteur , en l’occurrence moi même..

    Répondre
    • Mélina Hoffmann sur 7 juillet 2025 23 h 33 min

      Toutes nos excuses pour cette méprise, nous n’avions pas la bonne information mais c’est corrigé ! 🙂 Ravie tout de même que l’article vous ait plu…

      Répondre
      • David Lesné sur 8 juillet 2025 0 h 01 min

        Merci pour la correction Mélina !

        Répondre
    • David Lesné sur 8 juillet 2025 0 h 00 min

      Désolé Dominique, j’avais pas vu… Je confirme : toutes nos photos magnifiques, cest à toi que nous les devons !!! Et t’en remercions encore

      Répondre

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