Qu’est devenu le Slim Shady que nous avons tous connu à la fin des années 90 ? Celui qui dézinguait tout et tout le monde sur ses albums est devenu cible numéro une. Celui dont les albums se sont vendus par millions et dont les productions ont traversé les temps (Stan, The Real Slim Shady, My Name Is…). Une question qui brûle les lèvres depuis les récentes sorties de Berzerk et Survival.
Quand le Slim Shady se fait produire son premier LP par le boss en question (ndlr : Dr Dre). Le monde du hip-hop se tait et écoute les frasques du minot. Choquer l’opinion publique tout en se créant un personnage (« The Slim Shady »). Dr Dre produit l’entièreté de son album (comme les suivants). Mais en 2013, Eminem nous plonge désormais dans un tout autre style.
Le Slim Shady se tourne désormais vers de nouveaux producteurs (du moins pour son premier single). Rick Rubin, l’un des plus gros producteurs de rap ET heavy-metal, est aux manettes de Berserk. Problème. Entendre rapper Eminem sur une production de Rick Rubin, c’est un peu comme entendre Snoop Dogg rapper sur Rosalie/Rosalio de Carlos. Ça n’a pas de sens ! C’est foui ! Et ça ne colle pas avec le personnage.
L’évolution des productions. Le mélange des genres. Certes. Mais tout ne fonctionne pas… même en 2013. Eminem a une image, un style, un flow qui collent parfaitement à de vraies productions rap. Cf : l’époque de ses premiers albums The Marshall Mathers LP, The Slim Shady LP / EP… Mettre aujourd’hui Berzerk en parallèle de The Way Iam ou I’m Back est limite choquant. Lyrics & productions ne sont plus les mêmes. Un fossé les sépare.
Eminem revient de loin (mort de son pote d’enfance Proof, addiction, a frôlé la mort, plus de voix…). Mais est-ce vraiment une raison pour ne plus faire du Slim Shady ?
Fiche Technique
Label : Shady, Aftermath, Interscope
Nombre de titres : 5
Single phare : Berzerk
Date de sortie : 05 novembre 2013
Article écrit par Yohann Goyat