Twisted marche dans les pas des deux précédents albums de Marina Kaye. Un opus ni révolutionnaire, ni barbant pour autant.
Twisted s’est fait attendre, Marina Kaye nous a en effet privés d’album depuis 2017, avec Explicit. A en juger sa jaquette exotique, l’on pourrait s’attendre à des expériences auditives des plus étonnantes. Que nenni, Marina Kaye ne sort pas vraiment de sa zone de confort tout au long des 11 pistes. Nous la retrouvons telle qu’elle était dans ses plus jeunes années, soit une voix pure apposée sur des airs électro ou plus acoustiques. Le terme twisted, (pouvant signifier tordu, entortillé, bizarre) prend de fait tout son sens à l’écoute attentive des paroles. Eh oui, nos émois sont aussi étranges et complexes que son masque saugrenu.
Nos sentiments et nos tourments n’ont rien d’une partie de plaisir, même l’amour; Marina Kaye nous le clame tout au long de Twisted. The Whole 9, single phare de l’album, nous l’expose avec clarté, pour qui se débrouille a minima en anglais. Abandon, tempus fugit, blessures du passé et esquisse de futur; tout est réuni pour déprimer et d’autant plus savourer notre célibat. Pour continuer sur cette gaie lancée, Scream joue avec la peur et la mort dans une ambiance des plus lugubres. Elle ne manque pas non plus d’évoquer ses sujets de prédilection, comme la quête identitaire dans Anywhere but home, faisant écho à Homeless, son premier tube.
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Ces paroles peu joyeuses s’accompagnent de quelques variétés instrumentales plaisantes pour nous immerger dans son univers complexe. Marina Kaye n’hésite pas à mélanger les genres, comme dans Double Life mêlant riffs de guitare électrique au piano classique. Blind Heart, quant à elle, frôle l’acoustique grâce à ses quelques accords de guitare. En somme, chaque titre tente de se démarquer de son prédécesseur en jouant sur les instruments et les effets de voix. Néanmoins, à se concentrer sur une ligne instrumentale directrice, l’ensemble tend à manquer de variété.
Ainsi soit je
Twisted nous présente un univers qui finit de s’affirmer, Marina Kaye sait ce qu’elle veut faire. Cet opus confirme ses intentions de nous dépeindre des sentiments intimes alliant errance, tourment, solitude ou encore indécision. La notion de twist constitue alors un fil directeur dès le morceau introducteur Twisted et qui se poursuit dans Alone ou 7 Billion. Cette consistance des vers s’accompagne de procédés incluant l’auditeur à ses réflexions, via l’emploi répété du pronom you.
Cet album achève de démontrer le talent de notre jeune gagnante de l’émission La France a un Incroyable Talent. Toutefois, ce troisième album instaure une redondance instrumentale. A l’image du titre The Whole 9 comprenant de nombreuses similitudes avec Homeless, sorti il y a pourtant 6 ans. Il serait temps de rafraîchir sa recette à tube… Son timbre puissant et ses paroles, dont nombre des ses auditeurs français ne comprennent malheureusement pas, ne sauraient suffire à porter d’autres futurs albums. On regrette aussi l’absence de collaborations qui auraient ajouté du volume à cet opus.
Album charnière
Le timbre puissant de Marina Kaye séduit indéniablement l’oreille tout au long de ce nouvel album. Appuyé par des textes prenants et des sonorités pop, Twisted est un album satisfaisant. Mais, si une volonté de renouvellement se pressent, elle ne se révèle pas assez convaincante. Il lui faut désormais viser plus haut pour continuer à captiver son audimat. Elle détient une voix aussi prenante que son univers; il ne lui manque plus qu’une patte instrumentale forte pour nous émerveiller pleinement.
4 commentaires
Je ne suis pas d’accord….. L’album est différent des autres. Il est plus travaillé. Les mélodies sont douces. Et sa voix toujours magnifique. Ces textes sont intimes et montrent ses sentiments, ses doutes, avec des mots puissants et permettent de transmettre de fortes émotions
Je ne suis pas du tout d’accord avec cet article. Déjà l’absence de collaboration, c’est bien, car marre des albums impersonnel avec 36 duos dedans.
C’est le meilleur de ces albums et de loin ! Il est homogène et constructif et bien mieux que ce 2ème album.
Par collaboration il est bien-sûr question d’un travail qui apporte une plus-value à l’album (comme l’intervention de Lindsey Stirling sur Sounds Like Heaven par exemple) et non un simple coup marketing. Marina Kaye ne semble pas dans cette optique. Ce qui laisserait présager des collaborations de qualité et loin d’être abusives, s’il devait y en avoir.
Superbe album, les arrangements servent à porter sa voix qui est toujours aussi majestueuse.
Pour moi, Marina Kaye est une artiste majeure dans le paysage français. Elle a bien raison de chanter en anglais, je ne supporte pas la sonorité de la langue française dans des chansons pop. A part Daniel Balavoine, je ne vois personne chanter dans le registre pop sans en affaiblir les chansons. Dans Bad Intentions « , elle a reprit les contres chants au refrain typique de Lana Del Rey et c’est sublime.
Je ne me lasse pas d’écouter ses 4 albums, il y a un vrai travail de composition dans chacun, aucune faute de goût à mon sens dans les arrangements qui se veulent fins et subtils pour se mettre au service des chansons. Mais par dessus tout sa voix est un vrai joyau doublé du fait qu’elle chante avec un naturel désarmant. J’adore Marina Kaye. C’est une artiste qui n’en deviendra que plus importante au fil des années et de ses albums somptueux. La classe avec 4 étoiles ****
David S.