Fraichement débarqué sur HBO, les premiers épisodes de The Time Traveler’s Wife nous emportent dans une histoire d’amour temporelle, gentillette mais pas folichonne.
Henry et Clare sont mari et femme, sauf que Henry voyage dans le temps de façon incontrôlée, faisant de leur histoire une relation en pointillés. Tout récemment distribué par OCS chez nous depuis une diffusion originale sur HBO, The Time Traveler’s Wife est une adaptation d’une adaptation, pour nous offrir une romance alambiquée grâce aux voyages temporels. Le tout délivre un résultat sympathique mais pas transcendant.
Créée, écrite et adaptée pour le petit écran par Steven Moffat (Sherlock, Dracula ou Dr Who) et réalisée par le vétéran David Nutter (Game of Thrones, Arrow, ou 21 Jump Street) d’après le roman éponyme de Audrey Niffenegger, The Time Traveler’s Wife avait déjà été adaptée en film en 2009, avec Eric Bana et Rachel MacAdams dans les rôles principaux. L’occasion pour Moffat et Nutter de plus s’appuyer sur le livre, tout en développant une distance plus réaliste et contemporaine de cet amour impossible.
Il était temps
Loin des trouvailles filmiques de Richard Curtis dans About Time ou de celles narratives développées par Danny Rubin dans la romance désespérée de Un jour sans fin, The Time Traveler’s Wife semble pourtant bien plus tarabiscotée mais paradoxalement moins attendrissante. La relation entre les deux amoureux temporels passent pas tous les stades, de la découverte à la brouille tandis que les tenants et les aboutissants de la narration semblent se deviner assez facilement. Néanmoins si le premier épisode n’est pas bien riche en rebondissements, si ce n’est en initiant des capillotractions temporelles à l’histoire d’amour, la suite se révèle plus pertinente, plus émotionnelle.
Si l’intrigue de The Time Traveler’s Wife parait bancale, elle est pourtant sujette à de jolis passages à mesure que les différentes incarnations de Henry essayent toutes de corroborer leur amour pour Clare, délicate Rose Leslie. Ces versions, imagées par le maquillage d’un Theo James au demeurant très convaincant, tentent de s’éduquer les unes les autres tout en convergeant vers des singularités temporelles comme la mort de sa mère. Les joies du voyage temporel. Point de paradoxe ici mais des plutôt des doubles qui conseillent et orientent les jeunes versions du voyageur. Rassurez-vous, si ça parait compliqué, on est quand même loin du niveau de 12 Monkeys, inégalée dans ce domaine temporel avec ses conséquences interchangeables.
Mais même s’il essaye de se sauver d’une romance parfois particulière (Henry à 40 ans quand il conditionne mine de rien la petite Clare à leur prochain amour inéluctable), le show s’englue dans une mièvrerie parfois désolante avec autant d’intéressantes possibilités temporelles. Ainsi entre les références à Terminator ou l’Armée des 12 Singes, rien n’est joué puisque le show est par ailleurs filmé comme un téléfilm sans grandiloquence visuelle d’aucune sorte, les plans s’enchaînent bien mais souffrent d’un effet cheapos à souhait. En usant des hors champs et de transitions fondues douteuses, la mise en scène de The Time Traveler’s Wife prend bien soin d’éluder toute complication pour se concentrer sur la romance distordue de deux êtres qui se rencontrent ainsi plusieurs fois l’un l’autre, à travers le temps.
Sauf pour le plaisir de voir les fesses de Theo James de manière récurrente, The Time Traverler’s Wife souffre d’une réalisation inexistante quand sa narration tente pourtant de développer une romance rocambolesque. A suivre.
The Time Traveler’s Wife est actuellement diffusée sur OCS et HBO.
Avis
Malgré une proposition narrative alambiquée et une histoire d'amour tarabiscotée, The Time Traveler's Wife souffre d'une réalisation aux abonnés absents, ce qui vient pénaliser l'ensemble, réduit à une romance en pointillés.