The Monkey adapte la nouvelle de Stephen King dans un récit entre horreur et comédie qui a malheureusement du mal à s’équilibrer. Heureusement, le gore est présent !
The Monkey est le nouveau film d’Oz Perkins, seulement quelques mois après que son ambivalent Longlegs ait foulé les salles obscures. Si le métrage avait des faiblesses (en particulier via sa seconde partie), le réalisateur montrait qu’il savait tenir une caméra et créer une ambiance. Le voir adapter un matériau connu était donc de bonne augure, d’autant plus que le projet remonte à déjà 20 ans !
En effet, The Monkey est initialement une nouvelle de Stephen King (Shining, Simetierre..) datant de 1980, que Frank Darabont (Les Évadés, La Ligne Verte) devait transposer à l’écran après The Mist. Le hasard étant que qu’il aura fallu attendre deux décennies pour cette transposition relativement fidèle sur le papier, que Perkins revisite néanmoins à sa sauce.
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Nous sommes en 1999, alors que Petey Shelburn (Adam Scott) tente de se débarrasser au lance-flammes d’un jouet mécanique prenant la forme d’un singe jouant de la batterie. Le hic : à chaque fois que son mécanisme est activé et que le singe joue de son instrument, une violente mort survient aux alentours ! Un instrument diabolique d’origine inconnue donc, qui va se voir transmettre aux frères jumeaux Hal et Bill Shelburn (Theo James).
Passée son introduction, The Monkey semble d’emblée donner les clés de lecture au spectateur : le film sera (bien) gore, tout en mettant en parallèle l’absurdité globale des divers trépas. Une note d’intention louable, d’autant que le caractère « Destination Finale » des quelques séquences amènent un discret exutoire (ou bien est-ce la déviance de votre rédacteur ? Mystère…).
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Finie la préciosité de Longlegs, Oz Perkins se décontracte les sphincters… sans réellement savoir comment rythmer la narration de son film, entretenir son suspense ou même distribuer des moments de tension ! Malgré une durée confortable d’1h30, l’intrigue se révèlera cousue de fil blanc, malgré un effort prononcé de développer l’enfance des jumeaux avant un point de bascule.
Un long-flash-back en quelque sorte, censé nous amener la gravitas nécessaire avant une nouvelle amorce de son récit. Hors, le scénario a bien du mal à créer un semblant d’empathie pour ses personnages principaux, plus stéréotypes mis au forceps (notamment la haine gratuite entre les 2 frangins, leitmotiv principal de la dramaturgie) que protagonistes incarnés.
Heureusement, Theo James est le seul acteur capable d’injecter un soupçon d’humain dans un défilé de personnages cabotinant dont on se fiche royalement, notamment via une fragilité toquée qu’on comprend instantanément. Mais même l’ajout d’un fils à protéger ne réhaussera le versant purement horrifique de The Monkey, ayant plus trait à une farce macabre qu’objet filmique filant la frousse.
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Mais le bas blesse même dans la gestion de son tempo humoristique, accusant d’interruptions globales hachurant le récit au profit du comique de situation. Tel un métronome, Osgood Perkins perd la surprise nécessaire au rire, sauf lors de quelques moments où seule sa mise en scène parle (excellent passage du fusil). Car oui, The Monkey peut se targuer d’une bonne fabrication globale (c’était aussi le cas du précédent métrage), jusque dans sa colorimétrie ocre chatoyante.
D’un pur point de vue récréatif, les accès de violence graphique se révèlent plutôt réussis (à l’image du récent Halloween Kills qui draguait tout un pan du cinéma bis d’exploitation). Dommage que là encore le réalisateur les distribue assez sporadiquement, jusqu’à un épilogue pourtant aguicheur sur les possibilités offertes par The Monkey. Dommage, ce sera peut-être pour la prochaine fois car pour l’instant le constat est là : c’est pas terrible !
The Monkey est sorti au cinéma le 19 février 2025
avis
Avec The Monkey, Oz Perkins loupe le coche de cette adaptation de Stephen King. La faute à un numéro d'équilibriste entre humour boiteux et horreur sans réelle tension, peu aidé par des personnages de chair à canon mal dégrossis. Reste un Theo James convaincant, une fabrication globale soignée, et quelques accents de gores plutôt réjouissants. Bien trop peu vu le cahier des charges attendus !