Netflix nous a fait patienter deux ans pour nous livrer une troisième et formidable saison de The Crown, face à laquelle nous ne pouvons que nous incliner.
Claire Foy, c’est le nom que vous aurez peut-être oublié après avoir visionné les 10 nouveaux épisodes de The Crown, tant la prestation d’Olivia Colman place la barre plus haut. Netlix avait un défi de taille en renouvelant le casting, mais n’a finalement pas pris trop de risque en misant sur la lauréate 2019 de l’Oscar de la Meilleure actrice (pour La Favorite).
La plateforme s’offre ainsi la seule actrice capable de détrôner Elizabeth II, car la reine elle-même n’aurait pas pu interpréter mieux son rôle. Pas une seule fausse note décelée chez la comédienne. Elle embrasse avec tant d’élégance les traits d’une souveraine plus aguerrie au pouvoir et caractérisée par un si typique flegme britannique. Tout se joue dans son regard insondable. De son visage, seuls s’échappent quelques sourires esquissés en de rares occasions. Plus ferme que sa prédécessrice, elle incarne à la perfection une nouvelle ère de l’Empire britannique sous le règne d’Elizabeth II; celui moins hésitant que nous connaissons aujourd’hui.
Qui de mieux pour lui donner la réplique que la très singulière et renommée Bellatrix ? Après avoir été transcendés à l’annonce qu’Helena Bonham Carter allait jouer la sœur de la reine, elle nous comble de bonheur avec sa prestation naturelle et envoûtante. Rafraîchissante et spontanée, elle vient dépoussiérer la royauté. Notre seul regret reste de ne pas l’avoir vu plus longtemps à l’écran.
L’Histoire au prisme de la famille royale
Chaque épisode se concentre sur un pan de l’histoire britannique, voire mondiale. La famille royale n’est en définitive que protagoniste de cette Histoire avec un grand « H » dans laquelle les membres n’ont pas une visibilité égale et cherchent leur place . Plus épisodique et plus sombre que la saison 2, cette suite nous emporte à la Maison-Blanche, sur la Lune, au cœur de la catastrophe d’Aberfan et de la grève des mineurs, à l’investiture du Prince de Galles et à l’enterrement de l’ancien roi.
Dans ce grand tableau brillamment orchestré que constitue la série, la souveraine n’est presque qu’une simple spectatrice. En bonne dirigeante, elle est présente mais en recul. De fait, par opposition aux précédentes saisons, aucun épisode n’est réellement centré sur elle. Son rôle discret et pourtant primordial est souligné par des plans percutants et une bande-son digne des plus grandes œuvres; dont certaines sonorités nous ont rappelé la musique thématique de la princesse Leia. Notre esprit nous joue-t-il des tours ? Possible. Pourtant, une chose est sûre, la princesse et la reine sont vouées à un grand destin.