Alors que Preacher touche à sa fin, Seth Rogen et Evan Goldberg préparent leur nouvelle irrévérence avec The Boys, dont la première saison est super violente, super crue, bref super jouissive.
Les membres d’une sorte de Justice League rapportent des milliards à une multinationale qui les emploie, tout en s’adonnant au viol, meurtre et à la corruption sous le couvert de leur image de stars. Mais quelques humains décident de faire la peau à ces surhommes. Le duo génial derrière Preacher revient à la charge avec une nouvelle adaptation d’un comic iconoclaste et purement violent, The Boys, de Garth Ennis, terriblement pertinent.
Une réussite phénoménale à l’heure où les super-héros ont définitivement envahi le paysage cinématographique et télévisuel. Mais on peut faire confiance à Seth Rogen pour « adapter tous les comics dépravés que Disney n’achètera jamais » et The Boys ne contredit pas le maître. La série diffusée sur Amazon Prime Video chez nous est comme l’enfant muté de la Justice League et de Watchmen. Référencé et terriblement bien adapté, le show propose une version cynique de l’une tout en développant l’ultraviolence et l’humour noir grinçant pour le second. Quel régal.
Who watches the Watchmen ?
Sauf qu’au lieu de proposer une dystopie réaliste comme l’était Watchmen, The Boys préfère opter pour un penchant corrompu de super-héros dans un récit satirique et corrosif. Une version punk et débridée qui vient mettre à mal la mythologie super-héroïque bien-pensante de l’Amérique puritaine. Le tout cristallisé autour d’un récit made in Eric Kripke qui n’hésite pas à exposer le harcèlement sexuel, le racisme ou le deuil d’une façon poignante et sans concession.
Si on ajoute à cela un casting convaincant, d’un Karl Urban plus british que jamais à un Antony Starr vraiment odieux, on obtient un pur condensé irrévérencieux et parfaitement immersif. Surtout que les huit épisodes de The Boys jouissent d’un rythme parfait, sans fausse note et galvanisés par des effets visuels efficaces. Plein cadre, explosions ou gerbes sanguinolentes apportent une bonne touche gore à une caméra alerte, généreuse dans l’hémoglobine, les plans séquences ou les ralentis accordés à une musique diégétique. C’est trash, c’est rock, c’est cool.
Preacher terminée, Seth Rogen et son pote pourraient bien avec The Boys nous avoir trouvé une nouvelle série complètement hallucinée et parfaitement jouissive.