Après Big Little Lies (notre critique), HBO refait appel à Jean Marc Vallée pour réaliser une nouvelle mini-série, Sharp Objects, laquelle promet de faire encore du bruit.
Superbe malaise. Une journaliste est envoyée couvrir une affaire de meurtres en série dans sa ville natale. Avec Sharp Objects, HBO continue de produire des séries aux airs de productions indépendantes, et on en raffole. On retrouve la patte du réalisateur de Big Little Lies qui vient sublimer un fait divers sordide avec une mélancolie toujours aussi lancinante. On ne sait pas vraiment où la mini-série nous emporte, mais on se trouve pris au piège de cette anomalie narrative. Histoires de famille, secrets inavouables, on retrouve un petit côté The Sinner, l’aspect thriller en moins.
Merveille télévisuelle. Amy Adams irradie l’écran de simplicité alors que Jean Marc Vallée s’échine derrière la caméra à nous offrir des plans regorgeant d’inventivité. Très intimiste, mais pudique et jamais voyeuriste, il se place comme un témoin gêné de cette souffrance muette. Mais c’est surtout au montage que quatre paires de mains font des merveilles, usant d’images subliminales, de cut-away, de jump-cut ou encore de jump scare pour accentuer encore l’ambiance de Sharp Objects, si particulière, violente et douce à la fois.