Précédé d’une réputation où les superlatifs sont légion, Ready Player One se présentait comme le retour de Steven Spielberg au film d’aventure. Cette adaptation du livre d’Ernest Cline est tellement plus…
Film de geeks ? Avec ses références à foison, on craignait que Ready Player One tombe dans l’overdose. C’était oublier l’intelligence de tonton Spielberg, véritable maître de ce monde virtuel, qui leur offre un cadre naturel, presque logique, loin de l’enfonçage de portes ouvertes dont se sert souvent Hollywood pour attirer le public. Non, le cinéaste connaît le milieu, il en a lui-même crée de nombreux codes et prend un malin plaisir à interroger sur l’état d’une culture pop devenue consumériste.
Introspectif. Le long-métrage est un biopic : celui du réalisateur lui-même. Au travers James Halliday, inventeur introverti et inadapté social de l’OASIS, mais aussi du jeune Wade Watts qui le vénère, Spielberg se regarde dans le miroir. Il se questionne sur son héritage, sur ses limites, sur sa propre capacité à surpasser ses maîtres (la meilleure séquence du film est dédiée à Kubrick). Ready Player One est un portrait : celui d’un rêveur insatiable qui juge les conséquences de son imagination, et nous on a encore la tête dans les étoiles.