Rapide est le nouveau film de Morgan S. Dalibert après le sympathique AKA. Toujours avec Alban Lenoir devant la caméra, ce film sportif s’intéresse à une jeune prodige de la course automobile tentant d’évoluer dans le monde de la Formule 3.
Morgan S. Dalibert n’est peut-être pas un nom qui compte au premier abord, mais avant Rapide il avait signé il y a 2 ans le très sympathique AKA. Film d’action lorgnant vers Man on Fire, ce dernier était la preuve que le réalisateur savait quand même tenir une caméra et emballer un film de genre certes peu surprenant, mais globalement efficace.
Un jour je serai la meilleure pilote
Ici changement de registre avec Rapide, tandis que l’introduction du film avec sa voix-off nous présente Max (Paola Locatelli), une jeune femme accro à la vitesse qui va tomber amoureuse des sports mécaniques. D’abord prodige en karting, elle va intégrer une prestigieuse école de pilote avec un contrat à la clé si elle arrive première.

Malheureusement un drame survient et oblige Max à renoncer à ses rêves de gloire sur l’asphalte. Mais alors qu’elle travaille sur les docks, elle va faire la rencontre fortuite d’un mystérieux millionnaire excentrique (Alban Lenoir). Prenant Max sous son aile, ce dernier va tout faire pour la voir en haut du podium de Formule 3.
Peu de sortie de route
Dès son pitch, Rapide flirte avec tous les poncifs du film de sport…et c’est exactement le programme attendu. Pourtant, la narration globale semble légèrement faire illusion dans une première partie à la première personne résumant globalement l’enfance de Max. Une manière d’expédier assez rapidement un grand nombre d’informations, quitte à avoir du bout de gras (la figure absente du paternel ne sera jamais vraiment exploitée).

Pire, tout le pivot dramatique survenant au bout d’une demi-heure ne semble pas vraiment contaminer la psyché des personnages (on pense à la mère jouée par Anne Marivin). Malgré tout, la mayonnaise fonctionne dès l’irruption d’un Alban Lenoir en mécène à l’énergie enfantine communicative. De quoi mettre un petit coup d’accélérateur à une intrigue qui ne déviera pas de sa feuille de route.
Cylindrée sans le moteur
Romance intégrée au forceps, progression dans la tension en dents-de-scie, introduction d’une amitié expédiée…. Rapide manque globalement de gravitas et de force motrice ! Pourtant les séquences de course sont emballées avec dynamisme et métier (on retrouve évidemment l’utilisation du drone comme dans Gran Turismo), l’alchimie du duo principal palpable, et même Tchéky Karyo (Bad Boys, Dobermann, Nikita) campe une figure antagoniste qu’on achète immédiatement.

Malheureusement, Rapide manque de réelle symbiose narrative afin que ses divers ingrédients ne viennent élever l’enjeu personnel de Max (heureusement l’actrice fait montre d’un vrai capital sympathie). On saluera tout de même le regard féminin apposé à un domaine sportif cloisonné et exclusivement masculin. Mais en l’état, Rapide s’ingurgite aussi vite que son titre le laisse deviner, et ne dépassera pas le cadre du divertissement un brin facile !
Rapide sortira au cinéma le 16 avril 2025
avis
Rapide coche globalement les cases du film sportif avec plus ou moins d'efficacité. Dommage que sa dramaturgie sans aspérité empêche au bon duo principal de s'élever au niveau de ses scènes de course plutôt bien tenues.