Ce n’est pas parce qu’on le surnomme « The Loner » que Neil Young ne s’intéresse pas à ce qu’il l’entoure. A 71 ans, le Canadien remet sa cape de justicier folkeux pour Peace Trail, quarantième album sincère mais peu subtil musicalement.
Chante avec les loups. Après le brûlot anti-OGM Mosanto Years sorti en 2015, Neil Young s’engage sur le sentier de la guerre pour soutenir les Sioux de Standing Rock (Indian Givers). La question de l’environnement (Earth), la situation des immigrés (Suicide Terrorist Hang Gliders) ainsi que les dérives de la technologie (My New Robot) sont également évoqués avec une franchise parfois déroutante mais souvent juste.
Sans relief. Sur la plan musical, le « Loner » fait dans le minimaliste : il a délaissé, momentanément, Promise of the Earth, le groupe qui l’entoure depuis l’année dernière et s’est adjoint les services de Jim Keltern et Paul Bushnell pour des arrangement à base de guitare sèche, voix et batterie. Une sauce qui a du mal à prendre, Peace Trail manquant cruellement d’aspérité. A noter toute de même l’emploi assez malin de l’auto-tune sur My New Robot, où la voix de Neil Young se dédouble comme pour donner plus de force à un discours militant, parfois naïf, toujours sincère.