Il m’a fallu un certain temps pour digérer cette dernière saison d’Orange Is the New Black…
Si, contrairement à mon cher prédécesseur Allan, j’ai toujours tenu en haute estime l’un des shows les plus populaires de Netflix, la conclusion m’a déçue. On est loin de l’ « épique » promis par le trailer… Voici ma critique sans spoilers de cette dernière saison d’Orange Is the New Black.
Parvenir à faire de Piper un cheval de Troie est la plus grande réussite de la série. Le spectateur avait alors pu pénétrer dans la prison de Litchfield pour y découvrir une multiplicité de personnages; tous aussi différents les uns que les autres, de par leurs caractères bien sûr, mais aussi leurs origines, leurs classes sociales, leurs genres et leurs sexualités. Avec cette ultime saison, les scénaristes avaient alors un immense challenge : boucler en seulement 13 épisodes autant d’intrigues qu’il y a de détenues ou de personnels… Un défi laborieusement réalisé.
Face à tant de diversité, l’équipe créatrice s’est enlisée dans une volonté de mettre en avant chaque personnage. Personnellement, je me serais bien passée de voir autant Daya et Aleida sur mon écran, surtout pour des histoires vues et revues (sans compter les flashbacks qui vont avec). Prenez donc garde : que vous soyez fan de Piper (#TeamPiper), d’Alex, de Nicky, de Tasha, de Suzanne, de Tiffany, de Cindy, de Lorna, d’Aleida, de Daya, de Gloria, de Flaca, de Blanca, etc., vous n’y trouverez pas votre compte et vous resterez sur votre faim, frustrés de ne pouvoir voir vos protagonistes préférés seulement quelques minutes par épisode…
Orange Forever ?
On pourrait se dire que ce n’est pas si grave, que les scénaristes ont fait de leur mieux… Eh bien non ! A la fin du 13ème épisode, de nombreuses questions restent en suspens… Trop ambitieux, ce dernier baroud d’honneur d’Orange Is the New Black tente de mettre en place des nouvelles intrigues (plus ou moins réussies et plus ou moins répétitives), prenant ainsi des détours et perdant de vue l’objectif principal : conclure.
Mais qu’on se rassure, tout n’est pas à jeter, loin de là. La série est restée malgré tout fidèle à elle-même. Le show de Jenji Kohan ne tombe pas dans l’angélisme ou le happy end (non, non, toutes les détenues ne sont pas libérées de prison pour bonne conduite). Toujours aussi engagée, elle nous pousse à réfléchir – au-delà des conditions de détention – à la rédemption, à la justice et à la réinsertion. Tout un programme qui continue son petit bout de chemin dans nos têtes depuis 6 ans.
Mieux encore (ou plutôt « pire »), en développant une intrigue autour de Blanca, Orange Is the New Black soulève le sujet sensible de l’immigration. PolyCon diversifie son activité et possède désormais un centre de détention pour immigrants illégaux… Si les scènes sont difficiles à encaisser, le message humaniste est clair et à l’encontre de la politique actuelle menée par Donald Trump.
C’est ce qu’aura véhiculé toutes ces années Orange Is the New Black : de la tolérance, devenant ainsi une série contemporaine indispensable pour faire de notre monde un meilleur lieu de vie. On est d’autant plus heureux qu’elle a permis de faire découvrir au grand public des actrices comme Uzo Aduba (Suzanne); tout simplement exceptionnelle. Si c’est celle qui a réussi le plus à retenir notre attention, l’adaptation du livre de Piper Kerman nous offre une pléthore d’héroïnes, parvenant avec brio à nous émouvoir et nous faire rire. Merci. #OrangeForever