Après Castlevania ou Dragon’s Dogma, Netflix pioche à nouveau dans l’écurie vidéoludique Capcom pour adapter Onimusha en série d’animation ! Une licence plus obscure de l’ère PS2-Xbox donc, transposée ici de manière libre par Takashi Miike (Dead or Alive, Audition) avec le grand Toshiro Mifune (Les Sept Samouraï, Rashomon) en avatar principal.
Netflix semble désormais être une valeur sûre pour les adaptations de jeux vidéos en séries animées ! Après les phénomènes qu’ont été Arcane et Castlevania, découvrir une licence vidéoludique s’offrir un coup de polish animé à de quoi attiser la curiosité (parfois pour le pire avec Dragon Age). C’est donc Onimusha qui est dorénavant sur le devant de la scène !
Franchise vidéoludique de 4 épisodes lancée il y a déjà plus de 20 ans, Onimusha fut créée par Yoshiti Okamoto, papa de la célèbre Resident Evil. Exit les zombies de la Umbrella, et bienvenue à des hordes de démons, avec comme twist un setting en plein Japon féodal. Un concept accrocheur donc, où on pouvait suivre un samouraï (modélisé selon les traits de Takeshi Kaneshiro) alors en guerre contre les Genma.
Le réalisateur Christophe Gans (Le Pacte des Loups, Silent Hill) avait par ailleurs pour projet d’en faire un film live en 2006 (sans succès), mais malgré une absence de nouveaux épisodes, la franchise jouit d’un modeste succès à plus de 8 millions d’exemplaires. De quoi justifier cette adaptation, chapeautée de loin par Takashi Miike (Audition).
Onimusha reboot
La série animée reprend donc de manière très succincte l’univers d’Onimusha, en nous présentant Musashi Miyamoto, un guerrier de renom mandaté par un daimyo. Sa mission est simple : accompagné d’autres compagnons, ce dernier doit enquêter sur la révolte d’un samouraï rebelle dans un village voisin. Depuis cet évènement, de mystérieuses créatures émergent, et le sort du royaume est donc en jeu.
Et à l’instar de la saga vidéoludique, Musashi entre en possession du gantelet des Oni, un ancestral clan de guerriers fantomatiques pour contrer les forces démoniaques. Et au cours des 8 épisodes qui composent cette saison, Musashi et ses compagnons entreront en conflit avec divers personnages, jusqu’au fameux boss final.
Premier constat : Onimusha a du style, malgré un aspect parfois désarçonnant dans son mélange 2D/3D à la Beastars, se révélant parfois peu convaincant dans l’aspect statique des scènes de dialogue. Là où Onimusha déploie son savoir-faire est dans ses diverses séquences d’action, lorgnant à la fois vers les classiques du shambara, mais également la japanim adulte des 90’s.
Samouraï de légende
Et la première composante n’est évidemment pas énoncée au hasard, vu que Musashi est directement modélisé sur l’acteur légendaire Toshiro Mifune. En effet, l’interprète fétiche de Akira Kurosawa offre pour le coup un vernis charismatique certain au protagoniste badass d’Onimusha, parvenant à offrir un capital sympathie immédiat malgré une dramaturgie survolée.
En effet, après une mise en place des plus efficaces, cette saison 1 a bien du mal à justifier l’étirement de sa structure répétitive. Rencontres face à de nouveaux larbins dans un décorum champêtre, mort d’un des compagnons, et rebelote jusqu’à son double-épisode final plus singulier, dévoilant des figures antagonistes plus intéressantes pour élargir les enjeux.
Néanmoins, difficile de passer outre une certaine paresse dans l’exploitation de la franchise Onimusha, préférant empiler de sempiternels zombies génériques plutôt que de nous abreuver d’un bestiaire faisant réellement honneur au folklore japonais. Heureusement, la série compense un tantinet son aspect programmatique par une troupe de personnages plutôt attachante, et des combats kinétiques très bien chorégraphiés, et ultra violents !
Bref, cette saison 1 de Onimusha ressemble quand même à du Ninja Scroll du pauvre, mais arrive à user de ses forces pour en justifier l’adaptation, à défaut de transcender ses intentions. On espère une saison 2 plus aboutie donc !
Onimusha est disponible sur Netflix
avis
Avec Onimusha, Netflix adapte à nouveau une licence vidéoludique culte, sans toutefois s'assurer du même soin scénaristique que ses illustres séries-mères ! En résultent 8 épisodes pas déplaisants de par leur amour d'un shambara bien violent à la scénographie recherchée, et via un Toshiro Mifune ressuscité avec brio. Un caractère programmatique n'est pas à éluder néanmoins via une exploitation plutôt pauvre du lore d'Onimusha, et on espère que la saison 2 corrigera ses heurts !