Neufs Mecs succède à Neuf Meufs, et reprend tous les défauts de la première charmante, mais vaine proposition d’Emma de Caunes et Diastème.
Neufs Mecs se veut une réponse directe à Neufs Meufs, sortie une année plutôt en création décalée pour CANAL+. L’évocation du désir féminin, abordé sous la forme de neuf portraits en neuf épisodes de 10 minutes, nous avait ainsi un peu laissé de côté malgré le talent de ses interprètes et l’impression d’une frustration y était déjà récurrente. Pour Neuf Mecs, Emma de Caunes et Diastème élargissent ainsi les thèmes abordés pour évoquer une masculinité sans tabou, du deuil au divorce, en passant par la dépression et l’homosexualité. Et si l’impression de frustration n’y est presque plus, elle laisse néanmoins place à un sentiment de vacuité.
Neufs Meh
Thomas VDB, Baptiste Lecaplain, Antoine de Caunes, Philippe Katerine, Arthur Dupont, Yannick Rénier, Izïa Higelin : le casting de Neufs Mecs, est, comme celui de Neufs Meufs, prestigieux. Conservant le même tempo de 10 minutes, à part un dernier épisode avoisinant le quart d’heure, Emma de Caunes et Diastème veulent ainsi évoquer beaucoup en montrant le moins possible. Si les deux meilleurs épisodes, celui du mal de dos d’un ostéopathe traduisant sa douleur du divorce, et celle du deuil d’un ami évoqué au travers d’une séance de sport intensive, touchent leur cible, la magie n’opère hélas pas partout, et laisse de plus place à un grand sentiment de vide.
On reste ainsi de marbre devant la plupart des scénettes de Neufs Mecs, qui délaissant l’efficacité pour filmer l’intimité, en finissent ainsi par être aussi répétitifs qu’attendus, où cruellement inutiles. Du désir d’un couple de se mettre au shibari, des retrouvailles entre une mère et son fils où d’un cours d’anglais où l’élève n’est finalement intéressé que par sa charmante professeure, la série n’en tire ainsi rien au-delà du prometteur postulat. Les situations n’apportent rien, ne livrant aucune autre émotion et semblant même passer à côté de leurs sujets.
Neuf sur vain
Même lorsque des larmes coulent des yeux de la toujours lumineuse et juste Izïa Higelin, Neufs Mecs semble sonner faux, n’ayant que peu de choses à dire de ce couple qui n’arrive à se séparer. L’enchaînement de rebondissements lors du dernier et plus long épisode semble ainsi démontrer l’ennui et l’épuisement de la formule courte d’Emma de Caunes et Diastème. Comme si les auteurs avaient oublié d’aborder quelques sujets, on enchaîne ainsi la tromperie, la séparation, la maladie et l’annonce d’un heureux évènement, comme un feu d’artifice qui s’apparenterait plutôt à un gros pétard mouillé.
Neufs Mecs retrouve ainsi les défauts de la série Neufs Meufs, mais sans presque n’y apporter aucune autre qualité. Malgré deux épisodes rappelant un peu le charme de la proposition intime d’Emma de Caunes et Diastème, leur dernière proposition en perpétue surtout la vacuité et la frustration de voir un si prestigieux casting avoir si peu à jouer. On passe ainsi, après la désagréable impression d’être resté derrière la porte dans Neufs Meufs, à celle d’un piètre voyeur, obligé de s’immiscer dans l’intimité de personnages qui ont hélas trop peu à nous offrir de croustillant où d’émouvant. Rien qui ne dise grand chose de la masculinité, ni de grand chose, juste le moment de passer son chemin.
Neufs Mecs est disponible sur CANAL+.
Avis
Neufs Mecs, en pendant masculin de la charmante mais inaboutie proposition qu'était Neufs Meufs, en conserve malheureusement tous les défauts. La frustration, toujours présente de voir un superbe casting avoir si peu à jouer, laisse de plus place à un sentiment de vacuité, et que la série d'Emma de Caunes et Diastème n'avait finalement pas grand chose à dire, que ce soit de la masculinité comme de quoi que ce soir d'autre.