Pendant que l’adaptation de La Tour Sombre de Stephen King n’est pas aussi rentable ni maîtrisée qu’escompté, celle télévisuelle de Mr Mercedes vient se placer en haut du panier des réussites de cet été.
Bijou d’interprétation. L’intrigue narrative de Mr Mercedes est on ne peut plus classique. Un ancien flic est contacté par le tueur en série qu’il traquait, ce dernier annonçant son retour jonché de cadavres. Mais à postulat simplissime, se dévoile un pilote parfaitement maîtrisé, tant dans sa réalisation que son fil narratif à la gloire de ses protagonistes, antagonistes diamétralement opposés. Le flic retraité, bourru et porté sur la bouteille est magistralement campé par Brendan Gleeson, un gros nounours qu’il ne faut pas trop taquiner. Quant au psychopathe, hacker, incestueux et effrayant, c’est Harry Treadaway (ce devait être le regretté Anton Yelchin) qui illustre cette folie maladive, presque anorexique.
Réalisation sombre. Non content de nous opposer ses deux personnages, Mr Mercedes brille par ses longs plans fixes, malaisant jusque dans ses séquences tranquilles et intimistes. Une dichotomie manichéenne qui survole tout l’épisode et ce grâce à une scène d’intro d’une rare violence. Les dés sont jetés pour ce jeu du chat et de la souris qui ne manqueront pas de ravir les plus curieux d’entre vous.