Thomas Lilti réinvestit pour son deuxième long-métrage le milieu de la médecine avec Médecin de campagne. Il ouvre toutefois après Hippocrate le regard sur ceux que l’on surnomme négligemment les petites gens et qui sont partie intégrante du quotidien du docteur Werner, incarné par un toujours brillant François Cluzet. Lorsque celui-ci apprend sa maladie et se voit adjoindre les services d’un apprenti docteur, les choses basculent.
La force tranquille de Lilti vient de son regard tout en bienveillance. On sent l’envie humaniste qui anime un divertissement à la portée gentiment militante, rappelant l’importance du statut de médecin de famille. La construction d’interactions authentiques au sein du village est une franche réussite qui tient au regard sans complaisance que porte le cinéaste sur son sujet.
Toutefois, l’envie généreuse de Lilti a ses limites. Le fil dramatique du récit et les conflits qu’il génère sont parfois éventés au profit d’un besoin de vraisemblance, qui atténue la puissance des enjeux. La mise en scène tient trop prudemment la main au respect qui anime le cinéaste, si bien qu’elle se montre plus fonctionnelle qu’immersive. On pourra ressortir alors de Médecin de campagne divertit, mais pas bouleversé.
Médecin de campagne sort le 23 mars 2016 dans les salles françaises. Notre découverte fut accompagnée d’une rencontre avec l’équipe du film, que vous pouvez retrouver en cliquant sur ce lien. Dans les autres sorties de la semaine retrouvez également Rosalie Blum.