Il y a des mangas qui laissent monter la pression et d’autres qui vous étouffent dès les premières pages, à l’image de Gleipnir. Sauf que lui le fait littéralement…
Suffocant. Deuxième page : Shûichi tente d’étrangler Claire qui le traite de monstre en souriant. Tout au long de ce premier tome se dessine une relation de haine et d’amour malsain entre ces deux ados mal dans leur peau. Et quand l’un se transforme en mascotte terrifiante, l’autre révèle sa nature démoniaque. L’oeuvre de Sun Takeda est ainsi faite : tout en symboles et métaphores, créant ainsi une ambiance aussi captivante qu’angoissante. Malaise et plaisir, les deux faces d’une même médaille.
Adultes seulement. Nos « héros » ont beau être jeunes, on déconseille Gleipnir aux gamins et âmes sensibles. Le manga justifie à lui seul le « Dark » de la collection Dark Kana. Non seulement son histoire se montre glauque de chez glauque, mais le trait de l’auteur ne lésine pas sur les détails lors de vignettes choc, avec notamment sang qui gicle et vue plongeante sur les « entrailles de la bête ». C’est à se demander si Takeda n’aurait pas besoin d’un bon psy… et nous aussi puisqu’on en redemande !