Quand on sera grand, on se mariera avec Anna Kendrick. Alors la voir partager l’affiche avec Blake Lively pour L’Ombre d’Emily, c’était le double effet Kiss Cool.
Paul Feig se devait de se rattraper après son reboot de S.O.S. Fantômes (même s’il aurait aimé en faire une suite) et pour ce grand habitué des comédies, la rédemption se situe finalement davantage du côté du thriller… du moins en partie. L’Ombre d’Emily se situe dans la lignée d’un Gone Girl, le côté lumineux et burlesque en plus.
Le film naviguera ainsi entre deux styles, entre séquences tendues et moments volontairement caricaturaux. Dès lors, le premier degré ne peut jamais être vraiment pris au sérieux et l’humour ne fait que rarement rire. Étonnamment, c’est tout sauf un défaut. Le long-métrage s’apprécie pour cette différence et ce ton cynique qui joue autant avec les clichés qu’il en utilise allégrement. Le procédé a beau connaître plusieurs ratés, notamment lors d’un dernier quart d’heure abusif en twists capillotractés, on doit bien admettre que ça ne pas manque de charme.
L’Ombre d’Emily dans l’ombre d’Anna et Blake
En parlant de charme (bim, transition de génie, pour les louanges la partie commentaires est là pour ça), si celui de L’Ombre d’Emily fonctionne si bien, il faut en féliciter en premier lieu ses deux têtes d’affiche. Blake Lively, charismatique en diable, excelle en garce manipulatrice qu’on adore détester. Ici on va placer une blague sur son Instinct de Survie, mais sans contexte pour ne pas spoiler. Voilà.
Et puis il y a Anna Kendrick (on t’aime). Dans sa robe de banlieusarde mère au foyer vlogueuse à ses heures, elle se rend tout aussi attachante qu’agaçante. Avec son image de miss (très) faussement parfaite, elle complète idéalement le jeu de sa partenaire. On regrette d’ailleurs que ce duo fascinant ne prenne pas davantage de place devant la caméra, celle-ci ayant choisi dès les premières minutes le camp de Kendrick. On ne va pas se mentir, nous aussi (désolé Ryan).